15 décembre 2007
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Exactement une semaine après la petite école maternelle de la campagne mongole, j'ai rendu visite avec ma classe à d'autres xiao tongxue, mais dans un quartier aisé de Pékin cette fois-ci. Certes, ces enfants vivent dans le même pays, et j'ai retrouvé dans les deux écoles les mêmes sourires plein d'innocence qui caractérisent leur âge. Mais, force est de constater que ces enfants ne vivent pas du tout dans le même monde, et cette différence ira en s'accroissant lorsqu'ils grandiront.
D'un côté, la petite école de Mengniu que je vous présentais hier : malgré la rudesse du climat en Mongolie Intérieure, il n'y a ni eau ni électricité, malgré leurs difficultés scolaires initiales, ils n'ont qu'une institutrice pour trente élèves de trois niveaux différents. De l'autre, "l'école du rayon de soleil du (nouveau) siècle", dans un quartier tout neuf de la périphérie ouest de Pékin : bibliothèques, cuisines, infirmeries, salles de jeux, dortoirs pour la sieste, tout le confort occidental pour la vingtaine d'élèves de chaque classe, et leurs deux ou trois professeurs !
D'un côté, une institutrice qui se charge seule d'enseigner les mathématiques rudimentaires, les premiers caractères, et les nombres en Anglais, mais qui malgré toute sa volonté, ne gagne rien, et ne comprend pas immédiatement les mots pour dire "Internet" en Chinois, puisqu'elle ne s'est jamais servie d'un ordinateur. De l'autre, des institutrices très diplômées, qui commencent à enseigner l'Anglais à des enfants de 3 à 5 ans, qui passeront ensuite à des leçons de musique grâce aux plusieurs pianos de l'école, ou iront lire l'intégrale des aventures de Ding Ding (!) à la bibliothèque.
D'un côté, une école dans laquelle les paysans mettent leurs enfants parce que l'enseignement primaire est obligatoire en Chine, mais ils finiront par s'occuper des champs et du bétail comme tout le monde. De l'autre, une maternelle privée à 3000 yuan le mois (près de 300 euros, soit 50% du salaire d'un couple pékinois moyen, lui-même très au-dessus de la moyenne nationale !) qui met les enfants sur les meilleurs rails pour le primaire, le secondaire et l'université. J'avais lu en France que la sélection future se joue dès les toutes premières années, entre ceux qui ont un environnement stable pour assimiler les bases de lecture, écriture et calcul, et ceux qui n'en disposaient pas.
Mais à leur âge, ils ne s'en rendent pas encore compte. Ils sont contents de m'inviter à jouer au foot avec des balles dégonflées pour les uns ou à faire des Pères Noël en papier pour les autres. Ils sont donc joyeux, amicaux et innocents, et il n'était pas simple pour moi de faire abstraction du contexte extérieur, puisque nous pouvons nous faire une idée des succès et des échecs que leurs origines économiques et sociales leur réservent pour les années à venir. Ces deux écoles sont finalement une bonne illustration de la Chine qui change... pour certains. Dans nos analyses enthousiastes sur l'émergence rapide de la Chine, il ne faut pas oublier que la grande partie de l'iceberg est toujours immergée dans son océan de pauvreté.
D'un côté, la petite école de Mengniu que je vous présentais hier : malgré la rudesse du climat en Mongolie Intérieure, il n'y a ni eau ni électricité, malgré leurs difficultés scolaires initiales, ils n'ont qu'une institutrice pour trente élèves de trois niveaux différents. De l'autre, "l'école du rayon de soleil du (nouveau) siècle", dans un quartier tout neuf de la périphérie ouest de Pékin : bibliothèques, cuisines, infirmeries, salles de jeux, dortoirs pour la sieste, tout le confort occidental pour la vingtaine d'élèves de chaque classe, et leurs deux ou trois professeurs !
D'un côté, une institutrice qui se charge seule d'enseigner les mathématiques rudimentaires, les premiers caractères, et les nombres en Anglais, mais qui malgré toute sa volonté, ne gagne rien, et ne comprend pas immédiatement les mots pour dire "Internet" en Chinois, puisqu'elle ne s'est jamais servie d'un ordinateur. De l'autre, des institutrices très diplômées, qui commencent à enseigner l'Anglais à des enfants de 3 à 5 ans, qui passeront ensuite à des leçons de musique grâce aux plusieurs pianos de l'école, ou iront lire l'intégrale des aventures de Ding Ding (!) à la bibliothèque.
D'un côté, une école dans laquelle les paysans mettent leurs enfants parce que l'enseignement primaire est obligatoire en Chine, mais ils finiront par s'occuper des champs et du bétail comme tout le monde. De l'autre, une maternelle privée à 3000 yuan le mois (près de 300 euros, soit 50% du salaire d'un couple pékinois moyen, lui-même très au-dessus de la moyenne nationale !) qui met les enfants sur les meilleurs rails pour le primaire, le secondaire et l'université. J'avais lu en France que la sélection future se joue dès les toutes premières années, entre ceux qui ont un environnement stable pour assimiler les bases de lecture, écriture et calcul, et ceux qui n'en disposaient pas.
Mais à leur âge, ils ne s'en rendent pas encore compte. Ils sont contents de m'inviter à jouer au foot avec des balles dégonflées pour les uns ou à faire des Pères Noël en papier pour les autres. Ils sont donc joyeux, amicaux et innocents, et il n'était pas simple pour moi de faire abstraction du contexte extérieur, puisque nous pouvons nous faire une idée des succès et des échecs que leurs origines économiques et sociales leur réservent pour les années à venir. Ces deux écoles sont finalement une bonne illustration de la Chine qui change... pour certains. Dans nos analyses enthousiastes sur l'émergence rapide de la Chine, il ne faut pas oublier que la grande partie de l'iceberg est toujours immergée dans son océan de pauvreté.
Mes xiao pengyou, bonne chance pour le futur !