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Bienvenue sur mon blog !

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Je m'appelle Valentin Chaput, ou Xia Bing
en chinois (夏冰 : "glace de l'été"). En 2007-2008, l'année de mes 20 ans, j'ai eu la chance de partir un an apprendre le mandarin à Pékin dans le cadre de ma troisième année à Sciences Po Paris. J'étudiais à l'université de langues étrangères de Pékin, connue en Chine sous le nom de BeiWai, abbréviation de Beijing Waiguoyu Daxue (北京外国语大学).

Vous trouverez sur ce blog le récit de ma vie pékinoise en cette année olympique, des photos de mes voyages et des dossiers thématiques pour découvrir à mes côtés la richesse de la civilisation chinoise. J'espère que vous prendrez du plaisir à parcourir ce blog, et qu'il vous donnera envie de vous rendre en Chine à votre tour !

谢谢

 

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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 14:32
À partir du deuxième quart du XVIIe siècle, le territoire mongol est sous influence mandchoue. Les Qing gouvernent la Chine. Vous connaissez déjà plusieurs personnages importants de cette dynastie, dont l’Empereur Qianlong et son palais de Chengde ou l’Impératrice Cixi, dont je vous ai présenté le Palais d’été à Pékin. Cette puissante dynastie va pourtant s’effondrer en 1911, pour laisser place à la République de Chine. J’aurai l’occasion d’en reparler plus tard. Pour le moment, je reste concentré sur la Mongolie.

C’est également en 1911 qu’a lieu un événement majeur : la Mongolie (extérieure) profite des bouleversements en Chine pour déclarer son indépendance, alors que la Mongolie Intérieure reste rattachée à la Chine. La Mongolie place à sa tête le Bogd Khan, le huitième "Bouddha vivant". La Révolution russe de 1917 change rapidement le destin de la petite Mongolie, désormais prisonnière entre les deux géants russe et chinois. En 1919, les Chinois tentent d’annexer de nouveau la Mongolie. L’Armée Rouge répond en envoyant des renforts russes au Parti populaire révolutionnaire mongol, qui prend le pouvoir en 1921, et chasse définitivement les Chinois.
La mort du Bodg Khan en 1924 laisse le champ libre aux communistes pour former la République populaire de Mongolie, directement alignée sur l’URSS, qui devient le deuxième pays communiste de l’histoire. Influencée par Staline, le maréchal Tchoibalsan, qui gouverne de 1932 à 1951, transforme la société mongole en purgeant le pays de toute son activité religieuse bouddhique, et en collectivisant terres et troupeaux. En 1949, la Chine populaire reconnaît la Mongolie extérieure et accorde le statut de province autonome à la Mongolie Intérieure. Pourtant, la politique de Pékin favorise l'implantation d'une majorité Han dans cette région comme ailleurs en Chine.

En 1990, comme partout dans l’ancien bloc soviétique, les communistes sont obligés de démocratiser leur régime politique. Les campagnes maintiennent leur confiance au Parti communiste, mais une opposition politique se forme. Le pays est rebaptisé République de Mongolie, et adopte une nouvelle Constitution en 1992. Depuis 1940, la Mongolie avait adopté l’alphabet cyrillique pour faciliter les liens avec l’URSS, et par conséquent, avait renoncé à son alphabet traditionnel. Dès 1994, cet alphabet que je trouve magnifique, qui a persisté en Mongolie Intérieure sur toute la période, est réintroduit.

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Chaque lettre a une écriture différente selon sa position en début, milieu ou fin de mot. Ensuite, les mots s'écrivent de haut en bas. C'est très joli, mais pas toujours très pratique. Source : Inalco.

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Depuis 1996, des partis démocratiques gouvernent la Mongolie, avec un système hybride de régime parlementaire unicaméral ou un président (actuellement Nambaryn Enkhbayar) a un rôle avant tout symbolique. La Mongolie est le dix-neuvième pays du monde par sa superficie, mais l’importance des déserts et le climat exceptionnel de la région rendent inhabitables de larges surfaces du pays, ce qui en fait le pays le moins densément peuplé de la planète ! Il est vrai que la population en valeur absolue est elle aussi très faible, avec environ 2,5 millions de Mongols.
De son côté, la Mongolie Intérieure a une superficie qui représente plus du double de la France, mais sur ses 25 millions d’habitants, seuls 15% proviennent de la minorité mongole. En tant que région périphérique, la Mongolie Intérieure est loin d’être l’une des plus prospères de Chine, et mon article sur l’école de Mengniu vous a prouvé que les fruits du développement actuel de la Chine n’ont pas encore mûri dans cette province.

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Le drapeau de la République de Mongolie.

Un siècle après sa séparation, peut-on imaginer une réunification de la nation mongole ? A en croire le gérant de notre auberge de jeunesse, pourtant très fier de son origine mongole, cela ne serait pas très profitable, en tout cas pas pour la Mongolie Intérieure. La Mongolie extérieure est en effet trop en retard ; elle serait un boulet supplémentaire pour la moitié sud. Puis, désabusé, il nous a expliqué que les Mongols avaient perdu leurs valeurs. Au nord, ils ont été trop influencés par les Russes, et passent désormais leur temps à boire, à se plaindre, et à ne pas respecter leurs paroles. Impossible donc de leur faire confiance, vertu essentielle dans la tradition mongole. Je me souviens qu'il a fini ainsi : "Du temps de Gengis Khan, celui qui mentait ou ne respectait pas ses engagements était tué. Aujourd’hui, nous avons perdu ces valeurs…"

Ainsi s’achève de manière un peu brutale ma série d’articles sur mes expériences fabuleuses en Mongolie Intérieure et sur l’histoire du peuple et de la culture mongole. Ce voyage, en plus de l’expérience humaine, m’a appris beaucoup de choses sur cette région du monde, son histoire et son mode de vie extrême. J’espère que ce voyage vous aura également plu ! A bientôt pour de nouvelles aventures !
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 12:06
undefinedEn 1229, deux ans après le décès de Gengis Khan, son troisième fils, Ogoday Khan (1186-1241), hérite du titre de "Grand Khan" et de la meilleure des quatre parties de l’Empire mongol, contenant la Mongolie et la Chine. Les premières années de son règne sont marquées par la poursuite des conquêtes de son père en Chine. Il détruit définitivement l’Empire Jin de la population Jurchen (des Mandchous), puis à partir de 1235, se lance à l’assaut de l’Empire Song au sud. Par la suite, il participe aux combats à l’ouest, mais sa mort en 1241 marque la fin des ambitions mongoles en Europe occidentale.

Après une vingtaine d’années de régences et de règnes sans éclats, il faut attendre l’arrivée au pouvoir en 1260 d’un petit-fils de Gengis Khan, Kubilai Khan (1215-1294), pour retrouver un dirigeant d’envergure. Général brillant, il achève la conquête du sud de la Chine, mais il échouera dans ses tentatives de conquête du Japon et de l'Asie du sud-est. Pour arriver au pouvoir, il a commencé par se débarrasser successivement de ses propres frères Mongke et Arik Boke dans un long combat fratricide. Malgré ces débuts difficiles, son action aura une grande influence, bonne et mauvaise suivant les domaines, sur la Chine.

Kublai-Khan.jpgEn 1271, il déclare officiellement la création de la dynastie Yuan (元朝), la première dynastie chinoise non-Han, et s’installe dans la capitale des Jin, à Dadu (littéralement "grande capitale", à proximité de l’actuelle Pékin). Ce choix sera déterminant pour l’avenir de la Chine, puisque la capitale se stabilise dans la région de Pékin, après avoir été longtemps située à Chang’an (Xi’an). Il dote Dadu d’un système coûteux d’alimentation en eau.
Très méfiant envers les mandarins Han et les pouvoirs locaux, il pratique une politique discriminatoire envers les Han qui vise à la conversion des Chinois aux rites et modes de vie mongols. Il centralise tous les pouvoirs entre ses mains, alors que la tendance était plutôt à la décentralisation avant son arrivée. Il aura toutefois le plus grand mal à remodeler la Chine selon son désir, se heurtant à la résistance des traditions chinoises. S’il se veut par exemple très tolérant sur le plan religieux, il pourchasse avec férocité tout ce qui se réfère au taoïsme.
Malgré le développement de politiques sociales ambitieuses en faveur de toutes les catégories de la société mais aussi des arts et des sciences, Kubilai est moins doué pour l’économie que pour la guerre, et la Chine connaît une terrible inflation qui la pousse dans une longue crise économique. Notez qu'il aime également accueillir de nombreux visiteurs occidentaux, parmi lesquels figure le célèbre Vénitien Marco Polo, qui séjourne en Chine dans les années 1270. Il encourage le développement de la Route de la Soie, pour favoriser les échanges commerciaux avec le reste de l’Empire mongol.

Les héritiers qui prendront sa suite seront de plus en plus sinisés. L’Empire Yuan souffre de sa mauvaise situation économique et des famines à répétition. Alors que les intrigues se multiplient au sommet de l’Etat, la violence et l’insécurité se propagent dans l’Empire. L’armée est affaiblie et n’est plus loyale aux Yuan. La chute est dès lors inévitable ; elle interviendra en 1368, lorsque Zhu Yuanzhang établira la dynastie des Ming (1368-1644). Les Yuan se replient en Mongolie, où ils seront pourchassés par les Ming, jusqu’à la destruction de leur capitale Karakorum à la fin du XIVe siècle. La grande époque des Mongols semble passée.

Néanmoins, il reste des Mongols qui veulent retrouver un peu de leur prestige passé. Un nom se dégage, celui d’Altan Khan (1507-1587), lui aussi descendant de Gengis et Kubilai Khan. Bâtisseur de la "Ville bleue" de Hohhot (où je suis allé il y a deux semaines), il mène quelques raids militaires victorieux contre la Chine des Ming, mais trop peu puissants pour relever la Mongolie. Il organise en revanche un grand rapprochement entre les Mongols et le lamaïsme tibétain. Il invite notamment le chef spirituel tibétain nommé Sonam Gyatso en 1578. Après avoir écouté ses enseignements, il lui donne le titre de… Dalaï Lama, qui est en fait la traduction mongole du nom tibétain ci-dessus ! Par la suite, Altan Khan lance des programmes de construction de temples et de traduction de textes sacrés du Tibétain ou du Sanskrit en Mongol. La population mongole se convertit massivement au bouddhisme.  

Enfin, dans le deuxième quart du XVIIe siècle, les Mandchous prendront le contrôle de la Mongolie, pour renforcer leurs forces avant de renverser les Ming, et instaurer la dernière dynastie impériale chinoise : les Qing (1644-1911), mais les populations mongoles seront une nouvelle fois brimées et forcées à s'assimiler dans le nouveau Empire.

En résumé, la période impériale mongole en Chine aura duré un siècle de 1271 à 1368. Elle aura certes connu des passages sombres, mais la Chine lui doit sa réunification après plusieurs sicèles de divisions, ainsi que l’établissement durable de sa capitale à Pékin, de même que de bonnes relations commerciales avec les puissances d’Asie centrale et d’Europe. Le bouddhisme tibétain doit également beaucoup à l’action du chef mongol Altan Khan au XVIe siècle. Nous avions d’ailleurs remarqué que la famille mongole chez qui nous avons logés à Hohhot affichait  encore de nombreux symboles bouddhiques. Depuis le XIVe siècle, il faut pourtant constater que la Mongolie n'a plus son influence d'antan. L'histoire des Mongolies au XXe siècle est l'objet du dernier des quatre volets de cette série.
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 08:03
Gengis Khan (1162 env.-1227) est certainement le Mongol que vous connaissez le mieux (voire le seul que vous connaissez ?). Et pour cause, son nom est associé à l’Empire le plus étendu de l’histoire humaine, qu’il a bâti de son vivant et que ses successeurs ont encore agrandi après son décès. Pour me familiariser un peu avec le personnage, j’ai trouvé un DVD sur son histoire : Mongol. Les DVD achetés en Chine réservent toujours quelques surprises. Ici, je ne connaissais bien évidemment pas ce film, qui n’est pas sorti chez nous à ma connaissance. Il s'agit d'un film russe, avec des dialogues en Mongol, mais un doublage avec une voix-off en Russe superposée au Mongol ! Heureusement, le film est (partiellement) sous-titré en Anglais. Ce film est au final très correct, et m’aura été très utile pour en apprendre un peu plus sur l'ascension du Grand Khan.

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Temudjin est le fils d’un petit chef de tribu. En ces temps troublés, ces petits groupes de familles nomades s’affrontent dès qu’ils se rencontrent. Il est donc important d’assurer l’avenir. Dès ses dix ans, Temudjin est conduit par son père au sein des tribus alentour, pour choisir sa future femme et créer des alliances temporaires. Il promet alors d’épouser une certaine Börte, qui sera effectivement la personne la plus importante de sa vie, comme le film le montre très bien. Mais plus loin sur leur route, le père de Temudjin est empoisonné par des rivaux. Le très jeune Temudjin doit fuir seul car son clan ne le reconnaît pas en tant que chef, du fait de son jeune âge.
Ne pouvant s’abriter du tonnerre, symbole de la colère du Dieu du Ciel Tengri, il apprend à ne plus avoir peur des éléments. Il se forge ainsi un courage et un caractère qui surpasseront tous les autres Mongols, et feront de lui un chef respecté. Car le code de l’honneur des guerriers Mongols veut que les soldats soient libres de choisir leur maître, et donc potentiellement d’en changer. Partant de rien, simplement aidé par ses frères, Temudjin va progressivement rassembler toute une armée. Après une quinzaine d’années d’alliances et de combats avec tous les peuples du territoire mongol, il unifie la nation mongole en 1206 et se proclame Gengis Khan (khan désignant le chef). Gengis Khan se tourne alors vers la Chine au sud.

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Une carte riche qui servira aussi pour l'article suivant. En beige clair, l'étendue du futur Empire Yuan, mais ici ce sont les zones en vert qui m'intéressent. Source : www.memo.fr.

C’est là que cela devient plus intéressant pour l’étude de la Chine. La Chine du milieu du XIIe siècle est de nouveau divisée, avec notamment les Empires des Xia de l’Ouest et des Jin (Mandchous) directement au sud de la Mongolie. Puis viennent l'Empire des Song et tout au sud, le royaume de Dali dans l’actuel Yunnan. Les Xia sont rapidement défaits, puis Gengis Khan se tourne vers les Jin, et assiège Yanjing (ancien nom de Pékin) en 1215, avant de la mettre à sac.
Après avoir vaincu la Chine, Gengis Khan redéploie ses deux cents mille hommes vers l’Est, et s’attaque avec succès à l’Asie centrale. Son armée était suffisamment importante pour multiplier les fronts, ce qui a permis un accroissement si rapide de l’Empire mongol. Malgré les tentatives politiques de créer des codes de lois, un tel Empire était sans doute trop vaste pour être stable. Et les premières fissures viendront de Chine…
Alors que les armées mongoles sont à l’ouest, les Xia et les Jin forment une coalition pour résister aux Mongols. Gengis Khan repart au combat, et malgré ses premiers succès, il meurt en août 1227, d’une chute de cheval, de maladie et/ou de fatigue. Gengis Khan avait prévu de diviser son Empire entre ses fils. Ces derniers poursuivront l’expansion, créant un Empire allant des frontières de l’Europe aux confins de l’Orient, du nord de la Russie au Golfe Persique. Ogoday (ou Ogedei) Khan est désigné Grand Khan, et récupère la meilleure part : la Mongolie et la Chine. C’est cette zone qui nous intéressera dans le prochain article, car les Mongols vont gouverner une Chine réunifiée par leur force pendant un siècle.

En conclusion de cet article, ll ne faut pas pour autant oublier de préciser que ces conquêtes extraordinaires de l’Empire mongol sont le fruit de stratégies de guerre d’une rare cruauté dont la violence aurait conduit à la mort de près de quarante millions de vaincus en moins d’un siècle. Tel fut le prix du plus grand Empire de l'histoire :

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Source : Université de Laval.
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 07:16
Pour introduire l’histoire de la région chinoise de Mongolie Intérieure, de son peuple, de sa culture et de sa langue, il faut naturellement traiter aussi de la Mongolie "extérieure", bien que les deux zones soient séparées depuis le début du XXe siècle. Les petites notions que je veux vous présenter ici se découperont en quatre parties chronologiques, afin de rendre la lecture plus agréable. Le sujet dépasse la seule histoire de la Chine, mais le lien entre les éléments sur lesquels je me concentre et la Chine reste le fil directeur de ces articles. Cette première partie s’étendra des premiers menaces que les peuples de la région font peser sur la Chine au IIIe siècle av. JC jusqu'à l’émergence au XIIIe siècle d’un certain chef de guerre nommé Temudjin.

Commençons par un grand retour en arrière. La zone géographique qui s’étend au nord de la Chine actuelle et comprend schématiquement les "deux Mongolies" était déjà peuplée de petites tribus de chasseurs et d’éleveurs nomades depuis plus de cent mille ans lorsqu'un premier agglomérat unifié et cohérent de tribus émergea au IIIe siècle av. JC. Cette communauté était suffisamment dangereuse pour menacer les royaumes chinois au sud. Les Chinois leur donnent le nom de Xiongnu. En 245 av. JC, ces guerriers s’illustrent une première fois face aux soldats du royaume des Zhao. Quelques années plus tard, alors que la Chine est unifiée par Qin Shi Huang en 221 av. JC, les Chinois construisent une Grande Muraille pour se protéger de ces agresseurs septentrionaux. Je vous rappelle que ce mur passe au sud de l’actuelle province chinoise de Mongolie Intérieure, preuve que ce territoire n'était pas considéré comme chinois à l'origine. Même si la menace envers la Chine se fait moins forte grâce à la muraille, les Xiongnu restent puissants pendant environ deux siècles, prenant progressivement le contrôle de vastes territoires par lesquels transitent des routes commerciales. Ils inquiètent toujours périodiquement les Empereurs Han. Mais l’unité des Xiongnu ne sera pas durable, et les clans se divisent.

Les connaissances historiques sur cette région à cette période sont encore très lacunaires. Les chercheurs ne s’accordent ni sur les origines des Xiongnu, ni sur leur rattachement aux groupes linguistiques déjà identifiés dans la région à la même époque, ni sur leur lien de parenté éventuel avec le peuple Hun. Les Huns, avant de déferler sur la Russie et l’Europe jusqu’à l’Allemagne au IVe siècle ap. JC avec le célèbre Attila à leur tête, sont partis d’Asie centrale, et leurs premières conquêtes se font en Chine. Des ressemblances linguistiques et culturelles laissent penser que les Huns pourraient descendre des Xiongnu (autrement dit ils seraient des ancêtres des Mongols), sans que cela n’ait été réellement prouvé pour le moment. Toujours est-il que les peuples qui vivaient à cette époque dans la zone géographique de l'actuelle Mongolie avaient déjà quelques attributs que l’on associe aux Mongols dans notre imaginaire collectif : des steppes, des yourtes, un style de vie nomade, des cavaliers rapides, et un climat continental très rude passant de -40°C en hiver à +40°C en été ! Toutefois, une chose importante est sûre : dès cette époque, il y a eu beaucoup de voyages et d’échanges, entre les peuples d'Asie centrale et orientale, des éléments trop souvent ignorés par "notre" histoire en Occident.

Les siècles suivants sont quelque peu chaotiques sur ces territoires, avec des successions de guerres sempiternelles entre les différents peuples et, au sein de ces peuples, entre les différentes tribus elles-mêmes. Certaines parviennent régulièrement à dominer de grandes étendues, mais sur des périodes trop courtes pour laisser des traces réelles de leur pouvoir. En dehors des terribles Huns, les dynasties chinoises qui se suivent parviennent à se protéger de ces peuples du nord. Le nom "mongol" apparaît quant à lui dans des textes chinois du VIIe siècle, alors que le territoire mongol était sous le contrôle d’un population turcophone, les Ouïgours. Pour voir une réelle union des tribus et le retour d’une attaque contre le territoire chinois, il faudra attendre le destin exceptionnel de Temudjin, le conquérant du plus grand Empire qui fut. Temudjin est également connu sous le nom de Gengis Khan...
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