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Bienvenue sur mon blog !

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Je m'appelle Valentin Chaput, ou Xia Bing
en chinois (夏冰 : "glace de l'été"). En 2007-2008, l'année de mes 20 ans, j'ai eu la chance de partir un an apprendre le mandarin à Pékin dans le cadre de ma troisième année à Sciences Po Paris. J'étudiais à l'université de langues étrangères de Pékin, connue en Chine sous le nom de BeiWai, abbréviation de Beijing Waiguoyu Daxue (北京外国语大学).

Vous trouverez sur ce blog le récit de ma vie pékinoise en cette année olympique, des photos de mes voyages et des dossiers thématiques pour découvrir à mes côtés la richesse de la civilisation chinoise. J'espère que vous prendrez du plaisir à parcourir ce blog, et qu'il vous donnera envie de vous rendre en Chine à votre tour !

谢谢

 

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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 18:45
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Il y aurait encore tant de choses à dire…

sur la Chine, sur ses mutations, ses chaînes de télévision (ça je le ferai un jour, ça vaut le détour…), ses modes de raisonnement auxquels nous sommes confrontés au quotidien, toutes ces choses qui nous émerveillent souvent ou parfois nous exaspèrent…
sur Pékin, son air sec et froid, son trafic routier infernal, ses chauffeurs de taxi incompréhensibles, ses habitants qui crachent bruyamment, ses contrastes, ses richesses culinaires, ses préparatifs pour le grand événement olympique…
sur BeiWai, son campus en travaux, ses fuwuyuan, son vendeur de kebabs, le gardien de mon bâtiment qui doit mourir de froid à rester toute la journée dans le courant d’air, mais qui me salue à chaque fois, mes tongxue venus de Corée, du Japon, d’Allemagne, de Russie, des Etats-Unis, du Kazakhstan, mes fudao, nos « dîners de conf’ »…
sur les repas que nous avons testé avec plus ou moins de succès, ces baozi, ces plats pimentés à m’en faire pleurer, ces fruits exotiques, ces crêpes de rue dont les vendeuses me croyaient Japonais (véridique !)…
ou sur nos sorties, comme celle de mardi dernier au Salon de thé de Lao She qui proposait des spectacles traditionnels chinois plutôt impressionnants !

Bref, il m’en restera pour mon retour en France ! Ces 100 premiers jours ne sont qu’un début ! À très bientôt pour la suite !
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 17:31
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Parmi les quatre voyages hors de Pékin que j'ai déjà eu la chance d'effectuer, Xi'an était bien sûr le plus prestigieux et le plus riche en contenu. En bouquet final de cette série sur les 100 jours du blog, je vous propose donc le dernier montage de mes photos et de mes commentaires sur ce voyage. Au programme aujourd'hui, comme promis, l'armée en terre cuite de Bingmayong !

Comme pour les précédentes vidéos, si vous n'arrivez pas à la lire entièrement, double-cliquez dessus pour la visionner sur le serveur d'Over-blog Wat.tv.
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 12:34

"Un monde, un rêve", c'est la devise des prochains Jeux Olympiques de Pékin. Nous sommes maintenant à moins de trois cents jours de l'événement. Il n'y a pas encore de montée en puissance de la fièvre olympique, notamment car dès notre arrivée en août, toute la Chine, depuis les bouteilles de bières jusqu'aux publicités dans les bus, faisait déjà la promotion de ce qui devrait être le plus grand événement mondial de l'an prochain.


En revanche, la pression est montée d'un cran pour l'attribution des billets aux Chinois. La deuxième phase de vente en ligne devait avoir lieu il y a un petit mois sur le site officiel. Une seule règle, très simple : "le premier arrivé est le premier servi"... Cela vous rappelle peut-être les redoutables inscriptions pédagogiques de chaque début de semestre à Sciences Po. C'est la guerre, la tension extrême pendant des heures et au bout... l'insatisfaction. Imaginez qu'ici, vous n'êtes pas en lutte contre quelques centaines d'étudiants, mais contre plusieurs millions d'internautes chinois !
"Plusieurs" millions, c'était beaucoup trop pour le serveur, qui a explosé immédiatement ou presque ! Du coup, l'attribution des quelques cinq millions de places réservées aux Chinois va se faire selon un mécanisme plutôt obscur de "tirage au sort" ! A ce petit jeu-là, il risque d'y avoir des millions et des millions d'insatisfaits.

De mon côté, je croise les doigts pour que la vente des places aux étrangers, au printemps prochain, soit plus simple, et me permette d'assister à autant d'épreuves que possible. Je vous tiendrai au courant de l'évolution de cette histoire, et j'espère toujours être votre envoyé spécial sur place en août 2008 !
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 11:53
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Beijing Night Fever !

Cet article, je sais que certains l'attendent depuis longtemps ;-). Il en faut pour tous les goûts sur le blog, et pour satisfaire la curiosité de mes lecteurs (mais pas uniquement non plus...), j'ai écumé deux-trois boîtes de nuit pékinoises ! Comment ?! Moi, Valentin, qui refuse d'y aller à Paris et traîne des pieds au Cap d'Agde (spéciale dédicace au roi du Razzmatazz barcelonais qui se reconnaîtra ;-)) ?!
Eh bien oui, tout arrive ! il faut dire que le grand avantage des discothèques de Pékin... c'est qu'elles sont gratuites ! Enfin... gratuites pour les Blancs, et payantes pour les Chinois ! Ensuite les boissons sont chères (pour la Chine bien sûr, car ramené au prix français, ça ne doit faire que trois ou quatre euros), mais comme je ne bois pas, j'ai la double satisfaction de ne rien payer du tout pour la soirée !

Non seulement, il ne faut pas payer, mais il ne faut pas non plus se préparer pour l'occasion : on rentre en vêtements de sport sans souci. Une fois dedans maintenant, il y a plusieurs ambiances différentes selon l'endroit. La première boîte de nuit que nous avons fréquentée porte le doux nom de Propaganda. C'est en fait un petit club en sous-sol du quartier branché de Wudaokou, proche des universités, donc fréquenté en grande partie par des étudiants occidentaux. Rien de très exotique donc.
En revanche, le quartier de Sanlitun accueille les vrais complexes de Pékin, avec notamment le Vics et le Mix pour ceux que j'ai testés. Ces deux clubs se font face, sur le parking du stade de football de Pékin. Comme l'entrée est gratuite... il est possible de passer de l'un à l'autre dans la même soirée. Le Mix est plus jeune et décontracté dans l'ambiance, alors que le Vics semble accueillir une clientèle beaucoup plus riche et select.

L'intérêt principal, c'est de voir des Chinois. Et là, je ne suis sûrement pas un clubber de référence, mais eux, ils atteignent parfois des sommets ! Les garçons/hommes sont très drôles, car ils viennent en bande et passent leur temps à se moquer les uns des autres dès qu'un membre du groupe se rapproche d'une danseuse. Je voulais prendre des photos d'eux, mais un videur m'a dit que je ne pouvais pas.
Les filles en revanche, c'est autre chose, surtout à Sanlitun. Elles ne sont sûrement pas là pour danser uniquement, et certaines sont vraiment dans un état de "dépravitude humaine" pitoyable pour reprendre l'expression que l'on utilisait à Buffon. Ambiance Sanlitun oblige, elles sont d'ailleurs très surprises lorsque des occidentaux comme nous ne répondent pas à leur avances.

Bref, la bande du Razzmatazz, si vous me lisez, je vous attends de pied ferme à Pékin !
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 11:36
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Un lieu : le "Stairway".


Difficile de citer un endroit plutôt qu'un autre. Pékin, Pingyao, Xi'an, le Taishan... tant de lieux impressionnants ! Il y a bien sûr l'université elle-même, avec sa disposition assez particulière, mes salles de cours qui sont situées de l'autre côté du troisième périphérique de la ville, ou encore le passage souterrain qui nous permet d'aller d'un côté à l'autre, sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Il y a également tous les excellents restaurants du coin : le Dongbei qui propose peut-être le meilleur rapport qualité/prix, ou notre petit restaurant sur le périphérique qui avec tout son charme de coin vieillot et sale propose les meilleurs Shanxi Chaomian qu'il nous ait été donné de tester. Il y a aussi les pizzas du Tube Station ou le restaurant japonais qui lui fait face.

Mais au final, le lieu qui je pense ferait l'unanimité dans notre petit groupe franco-belge, c'est naturellement le "Stairway to Love". C'est un peu comme le "Central Perk" dans Friends. Nous y passons au moins deux fois par semaine. En général, nous y sommes tous les lundis soirs, pour raconter nos week-ends respectifs autour de Spaghetti bolognaises (parce que cela fait du bien de manger "occidental" au moins une fois par semaine). Parfois, nous y allons aussi à deux ou trois, pour travailler ou se connecter au wifi. Ah le "Stairway"... avec ses canapés rouges, ses serveuses toutes plus folles les unes que les autres, son ambiance unique qui nous fait oublier pendant quelques temps que nous sommes à Pékin.
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 06:57
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Un Poème : Pensée nocturne, de Li Po.

Pensée nocturne

Devant mon lit clarté lunaire
Est-ce du givre couvrant la terre ?
Tête levée je vois la lune ;
Yeux baissés songe au sol natal.

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Yue, la Lune.

Je n’ai pas encore eu beaucoup de temps pour me pencher sur la poésie chinoise, qui est pourtant d’une richesse infinie. Elle est également d’une grande complexité littéraire en version originale, et je doute de connaître un jour suffisamment de caractères pour en lire directement en Chinois. Néanmoins, il existe quelques recueils de traductions. Ce poème a été écrit par Li Po (701-762), un des plus grands poètes chinois de la dynastie des Tang, qui marque l’âge d’or poétique de la civilisation chinoise. Il a été traduit par François Cheng, dans une petite anthologie dont je vous reparlerai prochainement.

Je n’ai fait que parcourir quelques vers de l’ouvrage, mais ceux-là me conviennent parfaitement pour l’occasion d’aujourd’hui, car ils correspondent bien à ce que je ressens parfois le soir en me couchant dans mon lit chinois. Pour être parfaitement exact, je ressens surtout par avance la flemme du lendemain matin quand mon portable va me réveiller à 7h ! Tellement tôt qu’il y a encore du givre qui recouvre le sol ! Pour être plus poétique, la nuit est en effet le meilleur moment pour réfléchir à mon expérience, à la chance que j’ai d’être là où je suis, sous la clarté lunaire. Notre satellite évoqué par Li Po définit bien ma localisation géographique actuelle, car contrairement à l’Europe qui à mon sens se baserait plus sur le Soleil, la Lune est un symbole très important en Chine. Le calendrier traditionnel chinois est basé sur les cycles lunaires, avec même une fête qui est dédiée spécialement à la Lune. Je vous en avais parlé dans un article fin septembre (le 26 septembre cette année).

Tête levée, je regarde donc avec optimisme vers la Lune et l’avenir. L’avenir de la Chine, du monde, mais aussi le mien, et celui du blog ;-) Yeux baissés, je ne peux m’empêcher de songer avec un brin de nostalgie au sol natal, à la France, à Paris (et au PSG…), à ma vie d’avant, et bien sûr à vous tous, famille et amis, que je salue ici, en attendant de vous revoir… l’année prochaine !  

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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 06:46
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Comme chacun sait (ou pas), mon père est un artiste ! Le site de Plaisir d'images (le premier lien dans la colonne de gauche) doit d'ailleurs contenir quelques autres réalisations. Dans mon rôle de fils, je me dois naturellement d'être à la fois moqueur et critique. Mais il y a quelques jours, j'ai reçu par mail une photo qui m'a fait très plaisir. C'était la reproduction du tableau qu'il a peint sans me prévenir à partir de ma photo prise sur le Taishan. Rappelez-vous, c'était ce paysage irréel avec des montagnes bleus qui sortaient à peine de la couche de nuages en arrière-plan, avec une végétation luxuriante qui se développait au premier plan. Vous pouvez retrouver la photo originale dans les articles sur le Taishan et Qufu (catégorie "Voyages" dans la colonne de droite).

Voici donc le tableau :

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谢谢爸爸!
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 06:23
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Un Film : Lust, Caution.


Vous n’avez peut-être pas encore entendu parler de Lust, Caution (色/戒, Se, Jie en mandarin), le nouveau film du réalisateur taïwanais Ang Lee (doublement oscarisé pour Tigre et Dragon et Le Secret de Brokeback Mountain). En France, le film ne sortira en effet qu’en janvier, mais en Chine, c’est la grande actualité cinématographique du moment. Le succès de ce film tiré d’une nouvelle écrite par Eileen Chang en 1979 vient en partie du fait que toutes les scènes érotiques ont été censurées en Chine (pour le coup, il n’y en a absolument aucune dans ma version). Ce qui n’a bien sûr pas empêché les internautes chinois de se ruer vers des copies en téléchargement sur le Net. Sauf que des pirates avaient caché des virus dans leurs copies, et ont ainsi réussi à infecter des milliers d’ordinateurs chinois !

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Pour en revenir au film lui-même, l’action se déroule à Hong Kong puis Shanghai dans le contexte de l’occupation japonaise en Chine et de la Seconde Guerre Mondiale. Un groupe d’étudiants nationalistes mené par Kuang Yu Min (incarné par le chanteur Wang Lihong, visiblement très célèbre auprès des jeunes Chinoises...) décide d’éliminer un certain Mr. Yee (Tony Leung), collaborateur très influent auprès des Japonais. Ils chargent Wang Jiazhi (Tang Wei), une jeune étudiante un peu timide, de se faire passer pour Mrs. Mak, une femme distinguée, qui joue au mah-jong avec des femmes de la bonne société chinoise. Ainsi, Wang doit attirer Mr. Yee, devenir sa maîtresse et le livrer au groupe de Kuang. Mais tout ne va pas se passer si simplement, et une intrigue sentimentale complexe et dangereuse va se nouer entre les deux personnages. Je ne vais pas plus loin dans l'explication du scénario.

Vous pourrez vous faire une idée par vous-même à la sortie française du film. Selon moi, ce n’est pas le meilleur film d’Ang Lee, mais il faut dire que j’ai vu une version charcutée par les censeurs, et la qualité de l’image de mon DVD à cinquante centimes d’euros n’était pas très bonne. De manière générale, je regrette toutefois que l’arrière-plan politique, ou en tout cas historique, ne soit pas plus développé, car la période est intéressante. En Europe, nous avons déjà tant d’événements importants lors de cette période que nous ne pensons pas à étudier ce qui s’est passé au-delà de nos frontières, et notamment en Chine par exemple. Mais j’essayerai d’évoquer tout cela plus tard dans l’année.
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 05:59
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J'essaye de mettre toutes les photos que je juge intéressantes au fur et à mesure, et hormis celles de mon voyage à Chengde il y a un mois et demi qui feront l'objet d'un montage à venir, il ne me reste que quelques prises idolées que je n'ai pas réussi à placer dans un article ou un thème particulier. Pour ces 100 jours, j'ai donc souhaité ressortir une des premières photos que j'ai réalisée en Chine. Elle trainait sur mon "bureau" sous le nom de code de "Gandalf" ;-)

Je resitue le contexte : nous étions arrivés, Arnaud et moi, depuis moins de cinq jours. Ce jour-là, nous sommes allés à la banque pour nos soucis de virements. Pour cela, nous avons marché le long de Chang'An Jie, la grande avenue qui traverse Pékin d'est en ouest en passant par la Place Tian'An Men. Ici, vous voyez en arrière-plan les bâtiments ultra-modernes du gigantesque mall "Oriental Plaza" qui part de Wangfujing et s'étend sur trois étages de plusieurs centaines de mètres de long. Voitures de sport, parfums, vêtements de luxe, restaurants branchés, c'est ce que la Chine capitaliste a de plus clinquant à vous exposer !
Et là, surgit du milieu de nulle part, ce petit vieux avec sa canne et son petit chapeau de paille, qui semble aller à contre-courant du flot des automobilistes et des piétons de Pékin ! Cette impression est encore renforcée par le fait que la photo ne soit pas très droite, car je devais la prendre très vite. En réalité, cette avenue est absolument plate, comme les autres. Mais avec cet angle, il semble que la Chine moderne monte vers la droite de l'image, alors que notre vieux sage "descend" à la recherche de ce qu'il peut rester de tradition dans son pays. Imaginez comme cet homme qui a connu la Chine maoiste doit être perdu au milieu de toute cette opulence !

 
J'ai déjà beaucoup insisté là-dessus sur mon blog, mais ces contrastes sont toujours aussi frappants. La Chine change, très vite. Et si vous deviez choisir entre suivre l'impulsion de la Chine qui réussit et suivre Gandalf pour sauvegarder ce qui reste encore d'authentique à Pékin, quel chemin prendriez-vous ?
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24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 05:43
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Un Livre : Le Très Corruptible Mandarin.

Dernier "livre chinois" que j’avais emporté dans mes bagages, ce petit polar de Qiu Xiaolong se lit avec plaisir. Le Très Corruptible Mandarin, dont le titre original est Red Rats, the Case of Two Cities, est une des aventures de l’Inspecteur principal Chen Cao, policier shanghaïen et poète à ses heures. Détail amusant au passage : le personnage principal et quelques-uns de ses proches collaborateurs, ainsi que l'auteur, ont fait leurs études à… BeiWai !
Publié en 2005, ce roman policier fait partie d’une série qui, à ma connaissance, comprend cinq épisodes déjà traduits en Français. N’étant pas un grand lecteur de polar, je ne connaissais ni l’auteur ni la série, mais ces romans ont acquis une certaine notoriété, puisque je l’avais trouvé en tête de rayon à la Fnac.

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Qiu Xiaolong est lui-même originaire de Shanghai. Il a quitté la Chine après 1989, pour s’installer et écrire aux Etats-Unis. D’après sa petite biographie présente dans mon édition, il partage de nombreux points communs avec son personnage et l’intrigue qui le concerne dans ce roman.
Cette intrigue justement débute par le décès suspect de Hua, un policier important de la province du Fujian (au sud de Shanghai), dans un club de karaoké à la réputation sulfureuse. L'inspecteur Chen découvre rapidement que cette mort trouve son explication dans le sombre contexte de la corruption galopante dans les hautes sphères politiques et économiques chinoises. Son amie An, animatrice vedette de télévision menacée par la révélation de photos volées, est assassinée à son tour. Alors qu’il semble sur une piste, Chen est curieusement nommé par Pékin à la tête d’une délégation d’écrivains chinois en partance pour les Etats-Unis. Contraint d’abandonner son enquête en Chine, il la poursuit en Amérique, où il retrouve la piste de Xing Xing, un puissant cadre du Parti communiste chinois, soupçonné de corruption, qui cherche à échapper aux poursuites du Parti. Je ne vous en dis pas plus sur l’intrigue, qui est relativement bien ficelée, mais sans être renversante non plus.

En revanche, un passage m’a particulièrement plu. Il est trop long pour être retranscrit, mais je vous le raconte rapidement. Une fois à Los Angeles, Chen cherche un moyen d’approcher Xing sans dévoiler son identité d’inspecteur. Il apprend que la mère de Xing se rend très souvent dans un temple bouddhiste afin de prier pour ses deux fils. Chen se fait alors passer pour un devin venu spécialement pour l’aider, et, selon la demande de la mère de Xing, il se lance dans une interprétation du caractère chinois xing.


Le caractère n’apparaît nulle part dans le livre en version française, mais vu que je le connais, ce passage a pris tout son sens pour moi. L’étude de la clé et des éléments qui composent le caractère aident Chen à orienter sa prédiction vers les questions de son enquête. Xing signifie tout d’abord "la possibilité", comme dans la question très simple "xing bu xing ?" que l’on pose régulièrement ici, et qui peut se traduire par "Est-il possible de… ?". Mais ce caractère associé à d’autres donne d’autres sens. Ainsi, xing s’utilise dans luxing, qui signifie "le voyage". On le trouve également sous une autre prononciation dans yinhang, qui signifie "la banque". Ainsi Chen parvient à guider sa divination dans le sens de ses recherches, et obtient des informations sur les voyages et les problèmes d’argent de son suspect ! J’ai vraiment trouvé cela très ingénieux de la part de l’auteur, même si, après réflexion, il y a peu d'autres caractères chinois qui permettraient à un enquêteur d’aboutir à autant de réponses !

En conclusion, si vous cherchez un petit roman policier sympathique, ayant pour cadre la Chine et disponible facilement dans les librairies françaises, je vous conseille ce livre ou un autre du même auteur.

Le Très Corruptible Mandarin, Une Enquête de l’Inspecteur Chen, de Qiu Xiaolong, traduit par Françoise Bouillot, Editions Liana Levi et Points Seuil (2006).
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