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Bienvenue sur mon blog !

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Je m'appelle Valentin Chaput, ou Xia Bing
en chinois (夏冰 : "glace de l'été"). En 2007-2008, l'année de mes 20 ans, j'ai eu la chance de partir un an apprendre le mandarin à Pékin dans le cadre de ma troisième année à Sciences Po Paris. J'étudiais à l'université de langues étrangères de Pékin, connue en Chine sous le nom de BeiWai, abbréviation de Beijing Waiguoyu Daxue (北京外国语大学).

Vous trouverez sur ce blog le récit de ma vie pékinoise en cette année olympique, des photos de mes voyages et des dossiers thématiques pour découvrir à mes côtés la richesse de la civilisation chinoise. J'espère que vous prendrez du plaisir à parcourir ce blog, et qu'il vous donnera envie de vous rendre en Chine à votre tour !

谢谢

 

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24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 02:53
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En cette semaine de célébrations en Occident (et un petit peu en Chine aussi, pour copier), j'ai prévu plusieurs articles sur le cinéma chinois, je dirais même plus les cinémas chinois. Vous y trouverez la présentation d'une dizaine de films que j'ai vu en France ou ici, que j'ai aimés ou pas. Cela vous aidera peut-être à passer quelques soirées hivernales agréables et enrichissantes sur le plan cinématographique. Il devrait également y avoir quelques articles sur les grandes personnalités du cinéma chinois actuel. Commençons par ce petit article introductif :

J'ai mis "les cinémas chinois" au pluriel, parce que cet article est une interrogation sur la notion de cinéma en Chine. Car la première différence avec la France saute immédiatement aux yeux : en Chine, on ne va pas au cinéma pour voir les nouveaux films ! Le cinéma à Pékin coûte aussi cher qu'à Paris, voire plus ! Comptez entre 60 et 120 yuan pour une séance. Après tout, pour la classe moyenne émergente, pourquoi ne pas "s'offrir un ciné" de temps en temps ? Parce dès le lendemain de la sortie du film, vous trouvez une copie du film pour... 5 à 10 yuan ! Le plus simple, c'est parfois que les films ne sortent même pas en salle, car leur exploitation ne rapportera pas beaucoup, et le film se diffusera bien mieux grâce aux DVD copiés. Je n'ai aucune idée en revanche sur le système qui permet aux producteurs de rentabiliser leur film au final.
Il y a certes quelques exceptions, comme le grand film chinois de Noël, The Warlords, que nous sommes allés voir en salle le premier samedi soir après sa sortie, non seulement pour avoir une excellente qualité de projection, mais encore et surtout pour voir qui allait au cinéma en Chine. Pas de surprise, seuls des cadres supérieurs, bien habillés et bien accompagnés, images de la réussite de la Chine moderne, peuvent se permettre de payer autant, pour le simple plaisir de dire "J'ai vu le film comme tout le monde... mais au cinéma !"

La première particularité vient donc de la faiblesse du concept de cinéma en tant que lieu, avec l'omniprésence des DVD copiés sur lesquels je reviendrai demain. Deuxième question : quels films les Chinois regardent-ils ? Un peu de tout, et surtout d'un peu partout. L'avantage de ces magasins de DVD, c'est qu'ils ont des films de qualité et en quantité. Certains ont des rayons spécialisés dans les classiques américains ou européens, avec parfois des éditions intégrales impressionnantes (les deux meilleurs coffrets restant "les 106 films Disney" et "Les 79 vainqueurs des Oscars depuis 1928" !) ; les Chinois ont donc accès à tous ces films, en version complète, et en VOST. Reste à savoir s'ils les achètent ou si ces rayons ne sont destinés qu'aux touristes étrangers...
Côté films chinois, j'ai remarqué une très forte présence de Taiwan et Hong Kong, aussi bien en terme d'origine des films, des acteurs et des actrices vedettes, qu'en terme de sujets traités. Il y a certes quelques grands noms venus du continent, comme le réalisateur Zhang Yimou ou la pékinoise Zhang Ziyi, mais les producteurs se tournent naturellement vers Hong Kong et Taiwan pour compléter leur casting. Or Taiwan et Hong Kong (il faut que je fasse attention à mes mots ici...;-)) ne ressemblent pas à la grande majorité de la Chine actuelle, à l'exception de quelques grandes métropoles. On retrouve ici le cinéma et son monde de stars dans sa fonction d'usine à rêves pour la population chinoise.
Mais cela ne signifie pas pour autant qu'aucun film ne sorte du rang, et propose un regard personnel voire critique sur la Chine et ses mutations. Il suffit peut-être de chercher un peu. On finit par trouver des films comme Still Life, dont je parlerai dans la semaine, et qui était présenté en France comme interdit en Chine. Toutefois, certains films restent jusqu'à présent introuvables, comme Une jeunesse chinoise, qui relate les événements de 1989 au travers du parcours d'une étudiante. La censure n'a en effet pas totalement disparue, comme je vous l'avais dit pour le nouveau film d'Ang Lee Lust, Caution, mais nous sommes en Chine, donc les copies non-censurées doivent également être disponibles quelque part...

Au programme de demain : les surprises que réservent les DVD copiés...
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 14:32
À partir du deuxième quart du XVIIe siècle, le territoire mongol est sous influence mandchoue. Les Qing gouvernent la Chine. Vous connaissez déjà plusieurs personnages importants de cette dynastie, dont l’Empereur Qianlong et son palais de Chengde ou l’Impératrice Cixi, dont je vous ai présenté le Palais d’été à Pékin. Cette puissante dynastie va pourtant s’effondrer en 1911, pour laisser place à la République de Chine. J’aurai l’occasion d’en reparler plus tard. Pour le moment, je reste concentré sur la Mongolie.

C’est également en 1911 qu’a lieu un événement majeur : la Mongolie (extérieure) profite des bouleversements en Chine pour déclarer son indépendance, alors que la Mongolie Intérieure reste rattachée à la Chine. La Mongolie place à sa tête le Bogd Khan, le huitième "Bouddha vivant". La Révolution russe de 1917 change rapidement le destin de la petite Mongolie, désormais prisonnière entre les deux géants russe et chinois. En 1919, les Chinois tentent d’annexer de nouveau la Mongolie. L’Armée Rouge répond en envoyant des renforts russes au Parti populaire révolutionnaire mongol, qui prend le pouvoir en 1921, et chasse définitivement les Chinois.
La mort du Bodg Khan en 1924 laisse le champ libre aux communistes pour former la République populaire de Mongolie, directement alignée sur l’URSS, qui devient le deuxième pays communiste de l’histoire. Influencée par Staline, le maréchal Tchoibalsan, qui gouverne de 1932 à 1951, transforme la société mongole en purgeant le pays de toute son activité religieuse bouddhique, et en collectivisant terres et troupeaux. En 1949, la Chine populaire reconnaît la Mongolie extérieure et accorde le statut de province autonome à la Mongolie Intérieure. Pourtant, la politique de Pékin favorise l'implantation d'une majorité Han dans cette région comme ailleurs en Chine.

En 1990, comme partout dans l’ancien bloc soviétique, les communistes sont obligés de démocratiser leur régime politique. Les campagnes maintiennent leur confiance au Parti communiste, mais une opposition politique se forme. Le pays est rebaptisé République de Mongolie, et adopte une nouvelle Constitution en 1992. Depuis 1940, la Mongolie avait adopté l’alphabet cyrillique pour faciliter les liens avec l’URSS, et par conséquent, avait renoncé à son alphabet traditionnel. Dès 1994, cet alphabet que je trouve magnifique, qui a persisté en Mongolie Intérieure sur toute la période, est réintroduit.

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Chaque lettre a une écriture différente selon sa position en début, milieu ou fin de mot. Ensuite, les mots s'écrivent de haut en bas. C'est très joli, mais pas toujours très pratique. Source : Inalco.

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Depuis 1996, des partis démocratiques gouvernent la Mongolie, avec un système hybride de régime parlementaire unicaméral ou un président (actuellement Nambaryn Enkhbayar) a un rôle avant tout symbolique. La Mongolie est le dix-neuvième pays du monde par sa superficie, mais l’importance des déserts et le climat exceptionnel de la région rendent inhabitables de larges surfaces du pays, ce qui en fait le pays le moins densément peuplé de la planète ! Il est vrai que la population en valeur absolue est elle aussi très faible, avec environ 2,5 millions de Mongols.
De son côté, la Mongolie Intérieure a une superficie qui représente plus du double de la France, mais sur ses 25 millions d’habitants, seuls 15% proviennent de la minorité mongole. En tant que région périphérique, la Mongolie Intérieure est loin d’être l’une des plus prospères de Chine, et mon article sur l’école de Mengniu vous a prouvé que les fruits du développement actuel de la Chine n’ont pas encore mûri dans cette province.

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Le drapeau de la République de Mongolie.

Un siècle après sa séparation, peut-on imaginer une réunification de la nation mongole ? A en croire le gérant de notre auberge de jeunesse, pourtant très fier de son origine mongole, cela ne serait pas très profitable, en tout cas pas pour la Mongolie Intérieure. La Mongolie extérieure est en effet trop en retard ; elle serait un boulet supplémentaire pour la moitié sud. Puis, désabusé, il nous a expliqué que les Mongols avaient perdu leurs valeurs. Au nord, ils ont été trop influencés par les Russes, et passent désormais leur temps à boire, à se plaindre, et à ne pas respecter leurs paroles. Impossible donc de leur faire confiance, vertu essentielle dans la tradition mongole. Je me souviens qu'il a fini ainsi : "Du temps de Gengis Khan, celui qui mentait ou ne respectait pas ses engagements était tué. Aujourd’hui, nous avons perdu ces valeurs…"

Ainsi s’achève de manière un peu brutale ma série d’articles sur mes expériences fabuleuses en Mongolie Intérieure et sur l’histoire du peuple et de la culture mongole. Ce voyage, en plus de l’expérience humaine, m’a appris beaucoup de choses sur cette région du monde, son histoire et son mode de vie extrême. J’espère que ce voyage vous aura également plu ! A bientôt pour de nouvelles aventures !
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 12:06
undefinedEn 1229, deux ans après le décès de Gengis Khan, son troisième fils, Ogoday Khan (1186-1241), hérite du titre de "Grand Khan" et de la meilleure des quatre parties de l’Empire mongol, contenant la Mongolie et la Chine. Les premières années de son règne sont marquées par la poursuite des conquêtes de son père en Chine. Il détruit définitivement l’Empire Jin de la population Jurchen (des Mandchous), puis à partir de 1235, se lance à l’assaut de l’Empire Song au sud. Par la suite, il participe aux combats à l’ouest, mais sa mort en 1241 marque la fin des ambitions mongoles en Europe occidentale.

Après une vingtaine d’années de régences et de règnes sans éclats, il faut attendre l’arrivée au pouvoir en 1260 d’un petit-fils de Gengis Khan, Kubilai Khan (1215-1294), pour retrouver un dirigeant d’envergure. Général brillant, il achève la conquête du sud de la Chine, mais il échouera dans ses tentatives de conquête du Japon et de l'Asie du sud-est. Pour arriver au pouvoir, il a commencé par se débarrasser successivement de ses propres frères Mongke et Arik Boke dans un long combat fratricide. Malgré ces débuts difficiles, son action aura une grande influence, bonne et mauvaise suivant les domaines, sur la Chine.

Kublai-Khan.jpgEn 1271, il déclare officiellement la création de la dynastie Yuan (元朝), la première dynastie chinoise non-Han, et s’installe dans la capitale des Jin, à Dadu (littéralement "grande capitale", à proximité de l’actuelle Pékin). Ce choix sera déterminant pour l’avenir de la Chine, puisque la capitale se stabilise dans la région de Pékin, après avoir été longtemps située à Chang’an (Xi’an). Il dote Dadu d’un système coûteux d’alimentation en eau.
Très méfiant envers les mandarins Han et les pouvoirs locaux, il pratique une politique discriminatoire envers les Han qui vise à la conversion des Chinois aux rites et modes de vie mongols. Il centralise tous les pouvoirs entre ses mains, alors que la tendance était plutôt à la décentralisation avant son arrivée. Il aura toutefois le plus grand mal à remodeler la Chine selon son désir, se heurtant à la résistance des traditions chinoises. S’il se veut par exemple très tolérant sur le plan religieux, il pourchasse avec férocité tout ce qui se réfère au taoïsme.
Malgré le développement de politiques sociales ambitieuses en faveur de toutes les catégories de la société mais aussi des arts et des sciences, Kubilai est moins doué pour l’économie que pour la guerre, et la Chine connaît une terrible inflation qui la pousse dans une longue crise économique. Notez qu'il aime également accueillir de nombreux visiteurs occidentaux, parmi lesquels figure le célèbre Vénitien Marco Polo, qui séjourne en Chine dans les années 1270. Il encourage le développement de la Route de la Soie, pour favoriser les échanges commerciaux avec le reste de l’Empire mongol.

Les héritiers qui prendront sa suite seront de plus en plus sinisés. L’Empire Yuan souffre de sa mauvaise situation économique et des famines à répétition. Alors que les intrigues se multiplient au sommet de l’Etat, la violence et l’insécurité se propagent dans l’Empire. L’armée est affaiblie et n’est plus loyale aux Yuan. La chute est dès lors inévitable ; elle interviendra en 1368, lorsque Zhu Yuanzhang établira la dynastie des Ming (1368-1644). Les Yuan se replient en Mongolie, où ils seront pourchassés par les Ming, jusqu’à la destruction de leur capitale Karakorum à la fin du XIVe siècle. La grande époque des Mongols semble passée.

Néanmoins, il reste des Mongols qui veulent retrouver un peu de leur prestige passé. Un nom se dégage, celui d’Altan Khan (1507-1587), lui aussi descendant de Gengis et Kubilai Khan. Bâtisseur de la "Ville bleue" de Hohhot (où je suis allé il y a deux semaines), il mène quelques raids militaires victorieux contre la Chine des Ming, mais trop peu puissants pour relever la Mongolie. Il organise en revanche un grand rapprochement entre les Mongols et le lamaïsme tibétain. Il invite notamment le chef spirituel tibétain nommé Sonam Gyatso en 1578. Après avoir écouté ses enseignements, il lui donne le titre de… Dalaï Lama, qui est en fait la traduction mongole du nom tibétain ci-dessus ! Par la suite, Altan Khan lance des programmes de construction de temples et de traduction de textes sacrés du Tibétain ou du Sanskrit en Mongol. La population mongole se convertit massivement au bouddhisme.  

Enfin, dans le deuxième quart du XVIIe siècle, les Mandchous prendront le contrôle de la Mongolie, pour renforcer leurs forces avant de renverser les Ming, et instaurer la dernière dynastie impériale chinoise : les Qing (1644-1911), mais les populations mongoles seront une nouvelle fois brimées et forcées à s'assimiler dans le nouveau Empire.

En résumé, la période impériale mongole en Chine aura duré un siècle de 1271 à 1368. Elle aura certes connu des passages sombres, mais la Chine lui doit sa réunification après plusieurs sicèles de divisions, ainsi que l’établissement durable de sa capitale à Pékin, de même que de bonnes relations commerciales avec les puissances d’Asie centrale et d’Europe. Le bouddhisme tibétain doit également beaucoup à l’action du chef mongol Altan Khan au XVIe siècle. Nous avions d’ailleurs remarqué que la famille mongole chez qui nous avons logés à Hohhot affichait  encore de nombreux symboles bouddhiques. Depuis le XIVe siècle, il faut pourtant constater que la Mongolie n'a plus son influence d'antan. L'histoire des Mongolies au XXe siècle est l'objet du dernier des quatre volets de cette série.
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 08:03
Gengis Khan (1162 env.-1227) est certainement le Mongol que vous connaissez le mieux (voire le seul que vous connaissez ?). Et pour cause, son nom est associé à l’Empire le plus étendu de l’histoire humaine, qu’il a bâti de son vivant et que ses successeurs ont encore agrandi après son décès. Pour me familiariser un peu avec le personnage, j’ai trouvé un DVD sur son histoire : Mongol. Les DVD achetés en Chine réservent toujours quelques surprises. Ici, je ne connaissais bien évidemment pas ce film, qui n’est pas sorti chez nous à ma connaissance. Il s'agit d'un film russe, avec des dialogues en Mongol, mais un doublage avec une voix-off en Russe superposée au Mongol ! Heureusement, le film est (partiellement) sous-titré en Anglais. Ce film est au final très correct, et m’aura été très utile pour en apprendre un peu plus sur l'ascension du Grand Khan.

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Temudjin est le fils d’un petit chef de tribu. En ces temps troublés, ces petits groupes de familles nomades s’affrontent dès qu’ils se rencontrent. Il est donc important d’assurer l’avenir. Dès ses dix ans, Temudjin est conduit par son père au sein des tribus alentour, pour choisir sa future femme et créer des alliances temporaires. Il promet alors d’épouser une certaine Börte, qui sera effectivement la personne la plus importante de sa vie, comme le film le montre très bien. Mais plus loin sur leur route, le père de Temudjin est empoisonné par des rivaux. Le très jeune Temudjin doit fuir seul car son clan ne le reconnaît pas en tant que chef, du fait de son jeune âge.
Ne pouvant s’abriter du tonnerre, symbole de la colère du Dieu du Ciel Tengri, il apprend à ne plus avoir peur des éléments. Il se forge ainsi un courage et un caractère qui surpasseront tous les autres Mongols, et feront de lui un chef respecté. Car le code de l’honneur des guerriers Mongols veut que les soldats soient libres de choisir leur maître, et donc potentiellement d’en changer. Partant de rien, simplement aidé par ses frères, Temudjin va progressivement rassembler toute une armée. Après une quinzaine d’années d’alliances et de combats avec tous les peuples du territoire mongol, il unifie la nation mongole en 1206 et se proclame Gengis Khan (khan désignant le chef). Gengis Khan se tourne alors vers la Chine au sud.

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Une carte riche qui servira aussi pour l'article suivant. En beige clair, l'étendue du futur Empire Yuan, mais ici ce sont les zones en vert qui m'intéressent. Source : www.memo.fr.

C’est là que cela devient plus intéressant pour l’étude de la Chine. La Chine du milieu du XIIe siècle est de nouveau divisée, avec notamment les Empires des Xia de l’Ouest et des Jin (Mandchous) directement au sud de la Mongolie. Puis viennent l'Empire des Song et tout au sud, le royaume de Dali dans l’actuel Yunnan. Les Xia sont rapidement défaits, puis Gengis Khan se tourne vers les Jin, et assiège Yanjing (ancien nom de Pékin) en 1215, avant de la mettre à sac.
Après avoir vaincu la Chine, Gengis Khan redéploie ses deux cents mille hommes vers l’Est, et s’attaque avec succès à l’Asie centrale. Son armée était suffisamment importante pour multiplier les fronts, ce qui a permis un accroissement si rapide de l’Empire mongol. Malgré les tentatives politiques de créer des codes de lois, un tel Empire était sans doute trop vaste pour être stable. Et les premières fissures viendront de Chine…
Alors que les armées mongoles sont à l’ouest, les Xia et les Jin forment une coalition pour résister aux Mongols. Gengis Khan repart au combat, et malgré ses premiers succès, il meurt en août 1227, d’une chute de cheval, de maladie et/ou de fatigue. Gengis Khan avait prévu de diviser son Empire entre ses fils. Ces derniers poursuivront l’expansion, créant un Empire allant des frontières de l’Europe aux confins de l’Orient, du nord de la Russie au Golfe Persique. Ogoday (ou Ogedei) Khan est désigné Grand Khan, et récupère la meilleure part : la Mongolie et la Chine. C’est cette zone qui nous intéressera dans le prochain article, car les Mongols vont gouverner une Chine réunifiée par leur force pendant un siècle.

En conclusion de cet article, ll ne faut pas pour autant oublier de préciser que ces conquêtes extraordinaires de l’Empire mongol sont le fruit de stratégies de guerre d’une rare cruauté dont la violence aurait conduit à la mort de près de quarante millions de vaincus en moins d’un siècle. Tel fut le prix du plus grand Empire de l'histoire :

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Source : Université de Laval.
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 07:16
Pour introduire l’histoire de la région chinoise de Mongolie Intérieure, de son peuple, de sa culture et de sa langue, il faut naturellement traiter aussi de la Mongolie "extérieure", bien que les deux zones soient séparées depuis le début du XXe siècle. Les petites notions que je veux vous présenter ici se découperont en quatre parties chronologiques, afin de rendre la lecture plus agréable. Le sujet dépasse la seule histoire de la Chine, mais le lien entre les éléments sur lesquels je me concentre et la Chine reste le fil directeur de ces articles. Cette première partie s’étendra des premiers menaces que les peuples de la région font peser sur la Chine au IIIe siècle av. JC jusqu'à l’émergence au XIIIe siècle d’un certain chef de guerre nommé Temudjin.

Commençons par un grand retour en arrière. La zone géographique qui s’étend au nord de la Chine actuelle et comprend schématiquement les "deux Mongolies" était déjà peuplée de petites tribus de chasseurs et d’éleveurs nomades depuis plus de cent mille ans lorsqu'un premier agglomérat unifié et cohérent de tribus émergea au IIIe siècle av. JC. Cette communauté était suffisamment dangereuse pour menacer les royaumes chinois au sud. Les Chinois leur donnent le nom de Xiongnu. En 245 av. JC, ces guerriers s’illustrent une première fois face aux soldats du royaume des Zhao. Quelques années plus tard, alors que la Chine est unifiée par Qin Shi Huang en 221 av. JC, les Chinois construisent une Grande Muraille pour se protéger de ces agresseurs septentrionaux. Je vous rappelle que ce mur passe au sud de l’actuelle province chinoise de Mongolie Intérieure, preuve que ce territoire n'était pas considéré comme chinois à l'origine. Même si la menace envers la Chine se fait moins forte grâce à la muraille, les Xiongnu restent puissants pendant environ deux siècles, prenant progressivement le contrôle de vastes territoires par lesquels transitent des routes commerciales. Ils inquiètent toujours périodiquement les Empereurs Han. Mais l’unité des Xiongnu ne sera pas durable, et les clans se divisent.

Les connaissances historiques sur cette région à cette période sont encore très lacunaires. Les chercheurs ne s’accordent ni sur les origines des Xiongnu, ni sur leur rattachement aux groupes linguistiques déjà identifiés dans la région à la même époque, ni sur leur lien de parenté éventuel avec le peuple Hun. Les Huns, avant de déferler sur la Russie et l’Europe jusqu’à l’Allemagne au IVe siècle ap. JC avec le célèbre Attila à leur tête, sont partis d’Asie centrale, et leurs premières conquêtes se font en Chine. Des ressemblances linguistiques et culturelles laissent penser que les Huns pourraient descendre des Xiongnu (autrement dit ils seraient des ancêtres des Mongols), sans que cela n’ait été réellement prouvé pour le moment. Toujours est-il que les peuples qui vivaient à cette époque dans la zone géographique de l'actuelle Mongolie avaient déjà quelques attributs que l’on associe aux Mongols dans notre imaginaire collectif : des steppes, des yourtes, un style de vie nomade, des cavaliers rapides, et un climat continental très rude passant de -40°C en hiver à +40°C en été ! Toutefois, une chose importante est sûre : dès cette époque, il y a eu beaucoup de voyages et d’échanges, entre les peuples d'Asie centrale et orientale, des éléments trop souvent ignorés par "notre" histoire en Occident.

Les siècles suivants sont quelque peu chaotiques sur ces territoires, avec des successions de guerres sempiternelles entre les différents peuples et, au sein de ces peuples, entre les différentes tribus elles-mêmes. Certaines parviennent régulièrement à dominer de grandes étendues, mais sur des périodes trop courtes pour laisser des traces réelles de leur pouvoir. En dehors des terribles Huns, les dynasties chinoises qui se suivent parviennent à se protéger de ces peuples du nord. Le nom "mongol" apparaît quant à lui dans des textes chinois du VIIe siècle, alors que le territoire mongol était sous le contrôle d’un population turcophone, les Ouïgours. Pour voir une réelle union des tribus et le retour d’une attaque contre le territoire chinois, il faudra attendre le destin exceptionnel de Temudjin, le conquérant du plus grand Empire qui fut. Temudjin est également connu sous le nom de Gengis Khan...
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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 13:31
Le temps passe vite ! Quatre mois se sont déjà écoulés depuis l'ouverture du blog. Sans que nous l'ayons vraiment vu venir (car les Chinois ne le célèbrent pas), Noël approche à grands pas, et avec lui, le véritable hiver commence. Quatre mois bien remplis, tout comme le blog. Pour faciliter votre navigation à la recherche d'anciens articles dans les pages intérieures du blog, je rajoute en haut de la colonne un sommaire qui vous guidera directement vers les articles et dossiers que je trouve les plus pertinents ou les plus amusants. L'organisation du blog est en train d'évoluer progressivement. Vous avez déjà vu depuis une semaine la carte de mes destinations en haut à droite. Il pourrait y avoir bientôt d'autres nouveautés !

Même si l'objectif premier était de rédiger un blog régulier et sérieux dans l'ensemble quitte à avoir moins de lecteurs, les bons résultats statistiques me procurent toujours autant de plaisir. Ce mois-ci, vous étiez encore plus nombreux que le précédent : 3205 visiteurs uniques, pour près de 10 000 pages vues (9548), soit presque autant que lors des trois premiers mois cumulés. En plus de la journée des 100 jours du blog le 24 novembre, ce dernier mois a été marqué par deux nouveaux records : 157 visiteurs uniques le 5 décembre, et 550 pages vues le 10 décembre. Des résultats incroyables, qui me poussent à enrichir le contenu du blog, et à continuer cette aventure de plus belle !

Voici donc un avant-goût du contenu du prochain mois. Dans un mois exactement, je serai en vacances, pour environ un mois, ce qui signifie que le contenu sera très réduit durant la deuxième moitié de janvier et la première de février. Mais rassurez-vous, j'ai déjà quelques articles de prévus d'ici ces grandes vacances. Je souhaite tout d'abord finir ma petite introduction à la Mongolie, avec quelques informations plus précises sur les fascinants Mongols. Puis viendra la semaine de Noël au Nouvel An, qui n'est pas chômée en Chine, mais l'est en France (veinards !) ; pour accompagner vos soirées DVD au coin du feu, je vous réserve une semaine spéciale "Cinéma chinois", avec les films que j'ai vu en France mais dont je n'ai pas encore parlé, et les quelques nouveaux films chinois vus ici. Viendront ensuite (enfin !) les articles sur le Net chinois, ainsi que quelques articles indépendants. Enfin, le jour de Noël devrait comporter un petit cadeau !

Merci, et à bientôt !
Xia Bing
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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 08:54
Exactement une semaine après la petite école maternelle de la campagne mongole, j'ai rendu visite avec ma classe à d'autres xiao tongxue, mais dans un quartier aisé de Pékin cette fois-ci. Certes, ces enfants vivent dans le même pays, et j'ai retrouvé dans les deux écoles les mêmes sourires plein d'innocence qui caractérisent leur âge. Mais, force est de constater que ces enfants ne vivent pas du tout dans le même monde, et cette différence ira en s'accroissant lorsqu'ils grandiront.

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D'un côté, la petite école de Mengniu que je vous présentais hier : malgré la rudesse du climat en Mongolie Intérieure, il n'y a ni eau ni électricité, malgré leurs difficultés scolaires initiales, ils n'ont qu'une institutrice pour trente élèves de trois niveaux différents. De l'autre, "l'école du rayon de soleil du (nouveau) siècle", dans un quartier tout neuf de la périphérie ouest de Pékin : bibliothèques, cuisines, infirmeries, salles de jeux, dortoirs pour la sieste, tout le confort occidental pour la vingtaine d'élèves de chaque classe, et leurs deux ou trois professeurs !
D'un côté, une institutrice qui se charge seule d'enseigner les mathématiques rudimentaires, les premiers caractères, et les nombres en Anglais, mais qui malgré toute sa volonté, ne gagne rien, et ne comprend pas immédiatement les mots pour dire "Internet" en Chinois, puisqu'elle ne s'est jamais servie d'un ordinateur. De l'autre, des institutrices très diplômées, qui commencent à enseigner l'Anglais à des enfants de 3 à 5 ans, qui passeront ensuite à des leçons de musique grâce aux plusieurs pianos de l'école, ou iront lire l'intégrale des aventures de Ding Ding (!) à la bibliothèque.
D'un côté, une école dans laquelle les paysans mettent leurs enfants parce que l'enseignement primaire est obligatoire en Chine, mais ils finiront par s'occuper des champs et du bétail comme tout le monde. De l'autre, une maternelle privée à 3000 yuan le mois (près de 300 euros, soit 50% du salaire d'un couple pékinois moyen, lui-même très au-dessus de la moyenne nationale !) qui met les enfants sur les meilleurs rails pour le primaire, le secondaire et l'université. J'avais lu en France que la sélection future se joue dès les toutes premières années, entre ceux qui ont un environnement stable pour assimiler les bases de lecture, écriture et calcul, et ceux qui n'en disposaient pas.

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Mais à leur âge, ils ne s'en rendent pas encore compte. Ils sont contents de m'inviter à jouer au foot avec des balles dégonflées pour les uns ou à faire des Pères Noël en papier pour les autres. Ils sont donc joyeux, amicaux et innocents, et il n'était pas simple pour moi de faire abstraction du contexte extérieur, puisque nous pouvons nous faire une idée des succès et des échecs que leurs origines économiques et sociales leur réservent pour les années à venir. Ces deux écoles sont finalement une bonne illustration de la Chine qui change... pour certains. Dans nos analyses enthousiastes sur l'émergence rapide de la Chine, il ne faut pas oublier que la grande partie de l'iceberg est toujours immergée dans son océan de pauvreté.

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Mes xiao pengyou, bonne chance pour le futur !

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 15:34
Dernier des trois articles consacrés à nos trois excursions en Mongolie Intérieure : après les triviales expériences du dromadaire et du cheval, j'ai décidé de garder le sujet le plus sérieux pour la fin. Pourtant, c'est bien lors de notre première journée dans le froid mongol que nous avons effectué la sortie qui m'a le plus marqué. A une trentaine de kilomètres au sud de Hohhot se trouve une annexe très récente d'une des meilleures universités de la province. Une fois sortie du bus qui relie Hohhot à ce campus excentré, nous sommes allés à deux kilomètres maximum de cette structure ultramoderne pour trouver le village de Mengniu. Et là, le décor n'est plus du tout le même...


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Mengniu m'a fait penser aux villes des westerns, avec une rue principale pleine de petits magasins et d'habitations à l'étage. De petites rues annexes partent à gauche et à droite. Il semble y avoir de nouveaux projets immobiliers en construction. Au bout de la rue, le goudron laisse la place à du sable. Premier choc : il n'y a pas de poubelles ! Tous les déchets s'entassent dans les rues, allant même jusqu'à être prisonniers des plaques de glace qui se sont formées ! Plus nous nous avançons dans ce village semi-rural, plus la "civilisation" s'éloigne.
J'ai souvent écrit sur ces pages que les Chinois étaient très accueillants vis-à-vis des étrangers. Pourtant, ici les étrangers doivent être très rares, et les regards sont méfiants... pour ne pas dire méchants. Les habitants nous dévisagent, ne veulent pas communiquer, et n'apprécient pas particulièrement que nous prenions des photos. Cela m'a posé un vrai cas de conscience : dois-je montrer les photos de ces gens à la vie miséreuse, de ces enfants qui jouent dans les tas de détritus ? Pourquoi vouloir mettre en ligne ces images, surtout que les habitants étaient plutôt hostiles à la prise de ces photos ? Je préfère donc ne pas les publier, et me contenter de quelques prises de vue du cadre de vie de ces populations, qui vous donnera déjà une idée de leur situation.

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Ce phénomène me paraît toujours aussi inconcevable ! Quel intérêt ont-ils à ne pas créer un système de poubelles, pour rendre leur cadre de vie ne serait-ce qu'un peu plus propre et "vivable" ?

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Le bilan à la mi-journée était quelque peu amer : presque inconsciemment, nous souhaitions nous plonger dans un extrême, voir la misère de près, comme une sorte de curiosité touristique. Nous l'avons fait, et, sur le moment, je n'ai retiré aucune satisfaction culturelle ou intellectuelle de cette expérience. Mon optimisme naturel en a pris un coup, et je n'ai même pas spécialement ressenti cette envie de révolte contre un monde dans lequel peuvent coexister à deux kilomètres l'un de l'autre une université à la pointe de la modernité technologique et un village de vieux paysans qui ne connaissent même pas les mots pour dire "prendre une photo" en Chinois. Rétrospectivement, je crois que nous ne pouvons tout simplement pas imaginer correctement ce que peut être la vie au quotidien de ces femmes et ces hommes. Heureusement, l'après-midi nous a redonné un peu d'espoir !



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Cela nous a fait plaisir de voir tous ces jolis sourires.

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La courageuse institutrice, qui s'occupe seule de toutes les matières et de tous les enfants, pour un salaire qui doit être aussi faible que la qualité de ses conditions de travail.

En continuant sur cette même route, nous avons atteint un petit hameau de quelques fermes, à cinq cents mètres du village. Et nous avons trouvé une petite école de campagne. L'institutrice nous a chaleureusement accueillis, et les petits enfants, après une réticence initiale à notre égard, ont accepté de jouer avec nous. Les voir sourire fut très réconfortant. Cela m'a permis d'oublier un instant qui ils étaient : trente enfants Mongols âgés de quatre à sept ans, qui n'ont pas le niveau d'éducation nécessaire pour rejoindre une école primaire, et que les parents envoient sans placer trop d'espoir dans leurs études. L'institutrice est seule pour gérer cette troupe au niveau scolaire très hétérogène.


Leur école n'a ni eau ni électricité, les toilettes se limitent à un seau au fond du terrain. Dans la salle de classe, un petit four à charbon permet de réchauffer de l'eau et de gagner quelques degrés par rapport aux -10°C qui règnent à l'extérieur. Le tableau et le matériel de classe sont usés. Lors de la pause, les enfants jouent dans la poussière avec des pneus usés ou des balles dégonflées. Même le drapeau de la Chine communiste ci-dessous semble avoir perdu de ses couleurs. Encore une fois, en se remémorant notre propre expérience de l'école maternelle, il est difficile de concevoir ce que cela représente réellement de grandir dans un endroit pareil... au bout du monde.

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Et vous verrez dans mon prochain article que ce décalage, qui peut paraître logique entre les expériences d'un petit Parisien gâté par la vie et celles d'un petit Mongol qui va à l'école à Mengniu, est en train de s'élargir ici même en Chine, entre un enfant rural pauvre et un riche urbain.
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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 16:00
好运北京!C'est le slogan qui accompagne la série de compétitions préolympiques qu'accueille Pékin à quelques mois du grand rendez-vous d'août 2008. Après la gymnastique la semaine dernière, c'est le tennis de table qui est à l'honneur cette semaine. J'ai profité de la proposition de Vincent, un autre pongiste de Sciences Po qui étudie à Qinghua, je me suis donc rendu au gymnase de l'Université de Pékin pour suivre la première session nocturne de ce championnat. Malgré des tarifs très abordables, les gradins étaient peu garnis, mais il est vrai que ce n'était que le premier tour, qui plus est en semaine. D'autant que les supporters chinois ne sont pas pressés car ils sont à peu près sûrs de retrouver leurs favoris lors des phases finales de ce week-end.


Ma Long (le joueur en rouge dont le nom signifie "Cheval-Dragon") est en train d'expédier son adversaire.

En effet, les quelques grands noms du ping-pong chinois se sont qualifiés sans encombre : Zhang Yining (n°1 mondiale), Wang Nan (n°2) ou Guo Yan (n°5) dominent sans partage le circuit féminin avec Guo Yue et Li Xiaoxia qui complètent le Top 5. Il en va de même chez les hommes, avec Ma Lin (n°1), Ma Long (n°3) ou d'autres qui ne jouaient pas ce soir comme Wang Hao (n°2), Wang Liqing (n°4) ou Chen Qi (n°5). Cette excellence des joueurs et joueuses chinois pose problème au final. Le règlement des Jeux Olympiques limite à trois le nombre de ressortissants d'un même pays dans une même discipline. Or il y a plus de trois Chinois dans les Top 10 mondiaux. Il y aura donc des déçus... ou des "mercenaires". Concourrir sous les couleurs de Hong Kong ou Taiwan (qui ne sont pas rattachés à la Chine dans le découpage du CIO) est en effet l'ultime solution pour les sportifs Chinois de haut niveau qui ne peuvent pas représenter la République populaire de Chine à cause de la trop forte concurrence nationale. Ainsi, parmi les adversaires des vedettes du tennis de table chinois, il y avait énormément de Hong-kongais ou de Taiwanais. Signalons aussi la belle victoire d'un petit Français, Emmanuel Lebesson, 160e mondial, face à un Sud-Coréen !

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Avec un peu plus de spectacteurs et la fièvre des JO, ça va être énorme !

L'objectif de ces compétitions préparatoires est de tester l'organisation et les infrastructures pékinoises. Dans le cas du ping-pong, le stade avait partiellement brûlé de manière accidentelle l'été dernier. En conclusion, qu'il s'agisse du stade ou des (très) nombreux bénévoles qui nous indiquent notre chemin, je dois reconnaître que tout est déjà bien en place. Je reprends le slogan qui passe en continu sur la chaîne CCTV5, l'équivalent chinois d'Eurosport, 我们已经准备好了! (Women yijing zhunbei hao le !, "Nous sommes déjà prêts !"). Vivement les Jeux, dans un peu plus de 200 jours !
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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 09:47
Après le dromadaire CHAMEAU (!) dans le désert hier, je vous présente aujourd’hui notre excursion dans les inévitables 草原 (caoyuan, les grasslands). Nous sommes partis un peu à l’aventure, sans vraiment savoir où notre bus au départ de Hohhot allait nous conduire. Mais la Chine permet ce genre d’improvisation ! En effet, une autre passagère nous a très vite invité chez elle, à Zhaohe (召河), en plein dans les caoyuan. La topographie de cette région est assez incroyable. Quelques kilomètres au nord de Hohhot, nous avons traversé une longue série de petits vallons arides, et puis, subitement, tout devient plat, sur des kilomètres de surface. En été, ce paysage est inondé du vert éclatant de l’herbe, mais en hiver, l’horizon ressemble à la planète Mars, avec une terre rouge sombre à perte de vue.



Qui dit steppes mongoles dit cheval… J’étais par conséquent très peu motivé au départ, surtout que le gérant de notre auberge nous avait déconseillé d’en faire à cette saison, où les chutes peuvent être douloureuses car le sol est durci par le froid. Mais finalement nous avons négocié un prix très avantageux pour chevaucher des poneys. Et je dois dire que je me suis bien amusé. Il faut reconnaître que le décor y était pour beaucoup ! Avec ces paysages préservés de toute trace humaine, ce grand silence et cet air pur et frais qui envahit les poumons, je me sentais libre comme un éclaireur mongol de l’armée de Genghis Khan ! Avec mon destrier blanc, je m’imaginais en Gandalf chevauchant son majestueux Gripoil… Sauf que les poneys mongols ne sont ni grands ni très rapides !

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Cela reste malgré tout une bonne expérience. "Malgré tout", car la dernière aventure de la journée était encore devant nous : trouver le bus retour ! Ces maudits bus sont supposés passer tous les quarts d’heure. Nous laissons passer les deux premiers, pour profiter encore un peu des paysages des grasslands… Puis nous rejoignons la route, et attendons patiemment notre bus. Un quart d’heure passe, nous sommes contents après notre journée bien remplie. Un autre quart d’heure passe, le soleil commence à décliner à l’ouest, l’air se refroidit, quelques voitures passent. Je regarde le paysage surréaliste devant mes yeux : je suis en Mongolie Intérieure, tout autour de moi une terre inanimée et froide, et simplement quelques yourtes reconstituées pour les touristes estivaux. Au centre de cette route, qui semble tout droit sortie d’un mauvais road movie américain, un énorme panneau publicitaire, planté au milieu de nulle part. Un nouveau quart d’heure passe, nous faisons les cent pas pour ne pas être engourdis par le froid, car nous ressentons maintenant les –10°C annoncés par la météo ! Nos nez rougissent, nous reniflons de plus en plus fréquemment, Mireille annonce sa mort prochaine… Nous ne savons pas vraiment quoi faire, perdus sur cette route, elle-même perdue en plein milieu d’une région perdue de Chine ! Et finalement, alors que le quatrième quart d’heure s’achève, la silhouette hésitante du bus se profile à la sortie de Zhaohe ! Inutile de vous dire que des petits bonhommes verts armés de sabres laser auraient suscité les mêmes réactions sur les visages des paysans mongols déjà assis dans le bus !   


D'un côté, un décor de film totalement artificiel...

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De l'autre, le néant et le froid !
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