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Je m'appelle Valentin Chaput, ou Xia Bing
en chinois (夏冰 : "glace de l'été"). En 2007-2008, l'année de mes 20 ans, j'ai eu la chance de partir un an apprendre le mandarin à Pékin dans le cadre de ma troisième année à Sciences Po Paris. J'étudiais à l'université de langues étrangères de Pékin, connue en Chine sous le nom de BeiWai, abbréviation de Beijing Waiguoyu Daxue (北京外国语大学).

Vous trouverez sur ce blog le récit de ma vie pékinoise en cette année olympique, des photos de mes voyages et des dossiers thématiques pour découvrir à mes côtés la richesse de la civilisation chinoise. J'espère que vous prendrez du plaisir à parcourir ce blog, et qu'il vous donnera envie de vous rendre en Chine à votre tour !

谢谢

 

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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 12:06
undefinedEn 1229, deux ans après le décès de Gengis Khan, son troisième fils, Ogoday Khan (1186-1241), hérite du titre de "Grand Khan" et de la meilleure des quatre parties de l’Empire mongol, contenant la Mongolie et la Chine. Les premières années de son règne sont marquées par la poursuite des conquêtes de son père en Chine. Il détruit définitivement l’Empire Jin de la population Jurchen (des Mandchous), puis à partir de 1235, se lance à l’assaut de l’Empire Song au sud. Par la suite, il participe aux combats à l’ouest, mais sa mort en 1241 marque la fin des ambitions mongoles en Europe occidentale.

Après une vingtaine d’années de régences et de règnes sans éclats, il faut attendre l’arrivée au pouvoir en 1260 d’un petit-fils de Gengis Khan, Kubilai Khan (1215-1294), pour retrouver un dirigeant d’envergure. Général brillant, il achève la conquête du sud de la Chine, mais il échouera dans ses tentatives de conquête du Japon et de l'Asie du sud-est. Pour arriver au pouvoir, il a commencé par se débarrasser successivement de ses propres frères Mongke et Arik Boke dans un long combat fratricide. Malgré ces débuts difficiles, son action aura une grande influence, bonne et mauvaise suivant les domaines, sur la Chine.

Kublai-Khan.jpgEn 1271, il déclare officiellement la création de la dynastie Yuan (元朝), la première dynastie chinoise non-Han, et s’installe dans la capitale des Jin, à Dadu (littéralement "grande capitale", à proximité de l’actuelle Pékin). Ce choix sera déterminant pour l’avenir de la Chine, puisque la capitale se stabilise dans la région de Pékin, après avoir été longtemps située à Chang’an (Xi’an). Il dote Dadu d’un système coûteux d’alimentation en eau.
Très méfiant envers les mandarins Han et les pouvoirs locaux, il pratique une politique discriminatoire envers les Han qui vise à la conversion des Chinois aux rites et modes de vie mongols. Il centralise tous les pouvoirs entre ses mains, alors que la tendance était plutôt à la décentralisation avant son arrivée. Il aura toutefois le plus grand mal à remodeler la Chine selon son désir, se heurtant à la résistance des traditions chinoises. S’il se veut par exemple très tolérant sur le plan religieux, il pourchasse avec férocité tout ce qui se réfère au taoïsme.
Malgré le développement de politiques sociales ambitieuses en faveur de toutes les catégories de la société mais aussi des arts et des sciences, Kubilai est moins doué pour l’économie que pour la guerre, et la Chine connaît une terrible inflation qui la pousse dans une longue crise économique. Notez qu'il aime également accueillir de nombreux visiteurs occidentaux, parmi lesquels figure le célèbre Vénitien Marco Polo, qui séjourne en Chine dans les années 1270. Il encourage le développement de la Route de la Soie, pour favoriser les échanges commerciaux avec le reste de l’Empire mongol.

Les héritiers qui prendront sa suite seront de plus en plus sinisés. L’Empire Yuan souffre de sa mauvaise situation économique et des famines à répétition. Alors que les intrigues se multiplient au sommet de l’Etat, la violence et l’insécurité se propagent dans l’Empire. L’armée est affaiblie et n’est plus loyale aux Yuan. La chute est dès lors inévitable ; elle interviendra en 1368, lorsque Zhu Yuanzhang établira la dynastie des Ming (1368-1644). Les Yuan se replient en Mongolie, où ils seront pourchassés par les Ming, jusqu’à la destruction de leur capitale Karakorum à la fin du XIVe siècle. La grande époque des Mongols semble passée.

Néanmoins, il reste des Mongols qui veulent retrouver un peu de leur prestige passé. Un nom se dégage, celui d’Altan Khan (1507-1587), lui aussi descendant de Gengis et Kubilai Khan. Bâtisseur de la "Ville bleue" de Hohhot (où je suis allé il y a deux semaines), il mène quelques raids militaires victorieux contre la Chine des Ming, mais trop peu puissants pour relever la Mongolie. Il organise en revanche un grand rapprochement entre les Mongols et le lamaïsme tibétain. Il invite notamment le chef spirituel tibétain nommé Sonam Gyatso en 1578. Après avoir écouté ses enseignements, il lui donne le titre de… Dalaï Lama, qui est en fait la traduction mongole du nom tibétain ci-dessus ! Par la suite, Altan Khan lance des programmes de construction de temples et de traduction de textes sacrés du Tibétain ou du Sanskrit en Mongol. La population mongole se convertit massivement au bouddhisme.  

Enfin, dans le deuxième quart du XVIIe siècle, les Mandchous prendront le contrôle de la Mongolie, pour renforcer leurs forces avant de renverser les Ming, et instaurer la dernière dynastie impériale chinoise : les Qing (1644-1911), mais les populations mongoles seront une nouvelle fois brimées et forcées à s'assimiler dans le nouveau Empire.

En résumé, la période impériale mongole en Chine aura duré un siècle de 1271 à 1368. Elle aura certes connu des passages sombres, mais la Chine lui doit sa réunification après plusieurs sicèles de divisions, ainsi que l’établissement durable de sa capitale à Pékin, de même que de bonnes relations commerciales avec les puissances d’Asie centrale et d’Europe. Le bouddhisme tibétain doit également beaucoup à l’action du chef mongol Altan Khan au XVIe siècle. Nous avions d’ailleurs remarqué que la famille mongole chez qui nous avons logés à Hohhot affichait  encore de nombreux symboles bouddhiques. Depuis le XIVe siècle, il faut pourtant constater que la Mongolie n'a plus son influence d'antan. L'histoire des Mongolies au XXe siècle est l'objet du dernier des quatre volets de cette série.
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