23 décembre 2007
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Gengis Khan (1162 env.-1227) est certainement le Mongol que vous connaissez le mieux (voire le seul que vous connaissez ?). Et pour cause, son nom est associé à l’Empire le plus étendu de l’histoire humaine, qu’il a bâti de son vivant et que ses successeurs ont encore agrandi après son décès. Pour me familiariser un peu avec le personnage, j’ai trouvé un DVD sur son histoire : Mongol. Les DVD achetés en Chine réservent toujours quelques surprises. Ici, je ne connaissais bien évidemment pas ce film, qui n’est pas sorti chez nous à ma connaissance. Il s'agit d'un film russe, avec des dialogues en Mongol, mais un doublage avec une voix-off en Russe superposée au Mongol ! Heureusement, le film est (partiellement) sous-titré en Anglais. Ce film est au final très correct, et m’aura été très utile pour en apprendre un peu plus sur l'ascension du Grand Khan.

Temudjin est le fils d’un petit chef de tribu. En ces temps troublés, ces petits groupes de familles nomades s’affrontent dès qu’ils se rencontrent. Il est donc important d’assurer l’avenir. Dès ses dix ans, Temudjin est conduit par son père au sein des tribus alentour, pour choisir sa future femme et créer des alliances temporaires. Il promet alors d’épouser une certaine Börte, qui sera effectivement la personne la plus importante de sa vie, comme le film le montre très bien. Mais plus loin sur leur route, le père de Temudjin est empoisonné par des rivaux. Le très jeune Temudjin doit fuir seul car son clan ne le reconnaît pas en tant que chef, du fait de son jeune âge.
Ne pouvant s’abriter du tonnerre, symbole de la colère du Dieu du Ciel Tengri, il apprend à ne plus avoir peur des éléments. Il se forge ainsi un courage et un caractère qui surpasseront tous les autres Mongols, et feront de lui un chef respecté. Car le code de l’honneur des guerriers Mongols veut que les soldats soient libres de choisir leur maître, et donc potentiellement d’en changer. Partant de rien, simplement aidé par ses frères, Temudjin va progressivement rassembler toute une armée. Après une quinzaine d’années d’alliances et de combats avec tous les peuples du territoire mongol, il unifie la nation mongole en 1206 et se proclame Gengis Khan (khan désignant le chef). Gengis Khan se tourne alors vers la Chine au sud.

C’est là que cela devient plus intéressant pour l’étude de la Chine. La Chine du milieu du XIIe siècle est de nouveau divisée, avec notamment les Empires des Xia de l’Ouest et des Jin (Mandchous) directement au sud de la Mongolie. Puis viennent l'Empire des Song et tout au sud, le royaume de Dali dans l’actuel Yunnan. Les Xia sont rapidement défaits, puis Gengis Khan se tourne vers les Jin, et assiège Yanjing (ancien nom de Pékin) en 1215, avant de la mettre à sac.
Après avoir vaincu la Chine, Gengis Khan redéploie ses deux cents mille hommes vers l’Est, et s’attaque avec succès à l’Asie centrale. Son armée était suffisamment importante pour multiplier les fronts, ce qui a permis un accroissement si rapide de l’Empire mongol. Malgré les tentatives politiques de créer des codes de lois, un tel Empire était sans doute trop vaste pour être stable. Et les premières fissures viendront de Chine…
Alors que les armées mongoles sont à l’ouest, les Xia et les Jin forment une coalition pour résister aux Mongols. Gengis Khan repart au combat, et malgré ses premiers succès, il meurt en août 1227, d’une chute de cheval, de maladie et/ou de fatigue. Gengis Khan avait prévu de diviser son Empire entre ses fils. Ces derniers poursuivront l’expansion, créant un Empire allant des frontières de l’Europe aux confins de l’Orient, du nord de la Russie au Golfe Persique. Ogoday (ou Ogedei) Khan est désigné Grand Khan, et récupère la meilleure part : la Mongolie et la Chine. C’est cette zone qui nous intéressera dans le prochain article, car les Mongols vont gouverner une Chine réunifiée par leur force pendant un siècle.
En conclusion de cet article, ll ne faut pas pour autant oublier de préciser que ces conquêtes extraordinaires de l’Empire mongol sont le fruit de stratégies de guerre d’une rare cruauté dont la violence aurait conduit à la mort de près de quarante millions de vaincus en moins d’un siècle. Tel fut le prix du plus grand Empire de l'histoire :


Temudjin est le fils d’un petit chef de tribu. En ces temps troublés, ces petits groupes de familles nomades s’affrontent dès qu’ils se rencontrent. Il est donc important d’assurer l’avenir. Dès ses dix ans, Temudjin est conduit par son père au sein des tribus alentour, pour choisir sa future femme et créer des alliances temporaires. Il promet alors d’épouser une certaine Börte, qui sera effectivement la personne la plus importante de sa vie, comme le film le montre très bien. Mais plus loin sur leur route, le père de Temudjin est empoisonné par des rivaux. Le très jeune Temudjin doit fuir seul car son clan ne le reconnaît pas en tant que chef, du fait de son jeune âge.
Ne pouvant s’abriter du tonnerre, symbole de la colère du Dieu du Ciel Tengri, il apprend à ne plus avoir peur des éléments. Il se forge ainsi un courage et un caractère qui surpasseront tous les autres Mongols, et feront de lui un chef respecté. Car le code de l’honneur des guerriers Mongols veut que les soldats soient libres de choisir leur maître, et donc potentiellement d’en changer. Partant de rien, simplement aidé par ses frères, Temudjin va progressivement rassembler toute une armée. Après une quinzaine d’années d’alliances et de combats avec tous les peuples du territoire mongol, il unifie la nation mongole en 1206 et se proclame Gengis Khan (khan désignant le chef). Gengis Khan se tourne alors vers la Chine au sud.

Une carte riche qui servira aussi pour l'article suivant. En beige clair, l'étendue du futur Empire Yuan, mais ici ce sont les zones en vert qui m'intéressent. Source : www.memo.fr.
C’est là que cela devient plus intéressant pour l’étude de la Chine. La Chine du milieu du XIIe siècle est de nouveau divisée, avec notamment les Empires des Xia de l’Ouest et des Jin (Mandchous) directement au sud de la Mongolie. Puis viennent l'Empire des Song et tout au sud, le royaume de Dali dans l’actuel Yunnan. Les Xia sont rapidement défaits, puis Gengis Khan se tourne vers les Jin, et assiège Yanjing (ancien nom de Pékin) en 1215, avant de la mettre à sac.
Après avoir vaincu la Chine, Gengis Khan redéploie ses deux cents mille hommes vers l’Est, et s’attaque avec succès à l’Asie centrale. Son armée était suffisamment importante pour multiplier les fronts, ce qui a permis un accroissement si rapide de l’Empire mongol. Malgré les tentatives politiques de créer des codes de lois, un tel Empire était sans doute trop vaste pour être stable. Et les premières fissures viendront de Chine…
Alors que les armées mongoles sont à l’ouest, les Xia et les Jin forment une coalition pour résister aux Mongols. Gengis Khan repart au combat, et malgré ses premiers succès, il meurt en août 1227, d’une chute de cheval, de maladie et/ou de fatigue. Gengis Khan avait prévu de diviser son Empire entre ses fils. Ces derniers poursuivront l’expansion, créant un Empire allant des frontières de l’Europe aux confins de l’Orient, du nord de la Russie au Golfe Persique. Ogoday (ou Ogedei) Khan est désigné Grand Khan, et récupère la meilleure part : la Mongolie et la Chine. C’est cette zone qui nous intéressera dans le prochain article, car les Mongols vont gouverner une Chine réunifiée par leur force pendant un siècle.
En conclusion de cet article, ll ne faut pas pour autant oublier de préciser que ces conquêtes extraordinaires de l’Empire mongol sont le fruit de stratégies de guerre d’une rare cruauté dont la violence aurait conduit à la mort de près de quarante millions de vaincus en moins d’un siècle. Tel fut le prix du plus grand Empire de l'histoire :

Source : Université de Laval.