23 décembre 2007
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Pour introduire l’histoire de la région chinoise de Mongolie Intérieure, de son peuple, de sa culture et de sa langue, il faut naturellement traiter aussi de la Mongolie "extérieure", bien que les deux zones soient séparées depuis le début du XXe siècle. Les petites notions que je veux vous présenter ici se découperont en quatre parties chronologiques, afin de rendre la lecture plus agréable. Le sujet dépasse la seule histoire de la Chine, mais le lien entre les éléments sur lesquels je me concentre et la Chine reste le fil directeur de ces articles. Cette première partie s’étendra des premiers menaces que les peuples de la région font peser sur la Chine au IIIe siècle av. JC jusqu'à l’émergence au XIIIe siècle d’un certain chef de guerre nommé Temudjin.
Commençons par un grand retour en arrière. La zone géographique qui s’étend au nord de la Chine actuelle et comprend schématiquement les "deux Mongolies" était déjà peuplée de petites tribus de chasseurs et d’éleveurs nomades depuis plus de cent mille ans lorsqu'un premier agglomérat unifié et cohérent de tribus émergea au IIIe siècle av. JC. Cette communauté était suffisamment dangereuse pour menacer les royaumes chinois au sud. Les Chinois leur donnent le nom de Xiongnu. En 245 av. JC, ces guerriers s’illustrent une première fois face aux soldats du royaume des Zhao. Quelques années plus tard, alors que la Chine est unifiée par Qin Shi Huang en 221 av. JC, les Chinois construisent une Grande Muraille pour se protéger de ces agresseurs septentrionaux. Je vous rappelle que ce mur passe au sud de l’actuelle province chinoise de Mongolie Intérieure, preuve que ce territoire n'était pas considéré comme chinois à l'origine. Même si la menace envers la Chine se fait moins forte grâce à la muraille, les Xiongnu restent puissants pendant environ deux siècles, prenant progressivement le contrôle de vastes territoires par lesquels transitent des routes commerciales. Ils inquiètent toujours périodiquement les Empereurs Han. Mais l’unité des Xiongnu ne sera pas durable, et les clans se divisent.
Les connaissances historiques sur cette région à cette période sont encore très lacunaires. Les chercheurs ne s’accordent ni sur les origines des Xiongnu, ni sur leur rattachement aux groupes linguistiques déjà identifiés dans la région à la même époque, ni sur leur lien de parenté éventuel avec le peuple Hun. Les Huns, avant de déferler sur la Russie et l’Europe jusqu’à l’Allemagne au IVe siècle ap. JC avec le célèbre Attila à leur tête, sont partis d’Asie centrale, et leurs premières conquêtes se font en Chine. Des ressemblances linguistiques et culturelles laissent penser que les Huns pourraient descendre des Xiongnu (autrement dit ils seraient des ancêtres des Mongols), sans que cela n’ait été réellement prouvé pour le moment. Toujours est-il que les peuples qui vivaient à cette époque dans la zone géographique de l'actuelle Mongolie avaient déjà quelques attributs que l’on associe aux Mongols dans notre imaginaire collectif : des steppes, des yourtes, un style de vie nomade, des cavaliers rapides, et un climat continental très rude passant de -40°C en hiver à +40°C en été ! Toutefois, une chose importante est sûre : dès cette époque, il y a eu beaucoup de voyages et d’échanges, entre les peuples d'Asie centrale et orientale, des éléments trop souvent ignorés par "notre" histoire en Occident.
Les siècles suivants sont quelque peu chaotiques sur ces territoires, avec des successions de guerres sempiternelles entre les différents peuples et, au sein de ces peuples, entre les différentes tribus elles-mêmes. Certaines parviennent régulièrement à dominer de grandes étendues, mais sur des périodes trop courtes pour laisser des traces réelles de leur pouvoir. En dehors des terribles Huns, les dynasties chinoises qui se suivent parviennent à se protéger de ces peuples du nord. Le nom "mongol" apparaît quant à lui dans des textes chinois du VIIe siècle, alors que le territoire mongol était sous le contrôle d’un population turcophone, les Ouïgours. Pour voir une réelle union des tribus et le retour d’une attaque contre le territoire chinois, il faudra attendre le destin exceptionnel de Temudjin, le conquérant du plus grand Empire qui fut. Temudjin est également connu sous le nom de Gengis Khan...
Commençons par un grand retour en arrière. La zone géographique qui s’étend au nord de la Chine actuelle et comprend schématiquement les "deux Mongolies" était déjà peuplée de petites tribus de chasseurs et d’éleveurs nomades depuis plus de cent mille ans lorsqu'un premier agglomérat unifié et cohérent de tribus émergea au IIIe siècle av. JC. Cette communauté était suffisamment dangereuse pour menacer les royaumes chinois au sud. Les Chinois leur donnent le nom de Xiongnu. En 245 av. JC, ces guerriers s’illustrent une première fois face aux soldats du royaume des Zhao. Quelques années plus tard, alors que la Chine est unifiée par Qin Shi Huang en 221 av. JC, les Chinois construisent une Grande Muraille pour se protéger de ces agresseurs septentrionaux. Je vous rappelle que ce mur passe au sud de l’actuelle province chinoise de Mongolie Intérieure, preuve que ce territoire n'était pas considéré comme chinois à l'origine. Même si la menace envers la Chine se fait moins forte grâce à la muraille, les Xiongnu restent puissants pendant environ deux siècles, prenant progressivement le contrôle de vastes territoires par lesquels transitent des routes commerciales. Ils inquiètent toujours périodiquement les Empereurs Han. Mais l’unité des Xiongnu ne sera pas durable, et les clans se divisent.
Les connaissances historiques sur cette région à cette période sont encore très lacunaires. Les chercheurs ne s’accordent ni sur les origines des Xiongnu, ni sur leur rattachement aux groupes linguistiques déjà identifiés dans la région à la même époque, ni sur leur lien de parenté éventuel avec le peuple Hun. Les Huns, avant de déferler sur la Russie et l’Europe jusqu’à l’Allemagne au IVe siècle ap. JC avec le célèbre Attila à leur tête, sont partis d’Asie centrale, et leurs premières conquêtes se font en Chine. Des ressemblances linguistiques et culturelles laissent penser que les Huns pourraient descendre des Xiongnu (autrement dit ils seraient des ancêtres des Mongols), sans que cela n’ait été réellement prouvé pour le moment. Toujours est-il que les peuples qui vivaient à cette époque dans la zone géographique de l'actuelle Mongolie avaient déjà quelques attributs que l’on associe aux Mongols dans notre imaginaire collectif : des steppes, des yourtes, un style de vie nomade, des cavaliers rapides, et un climat continental très rude passant de -40°C en hiver à +40°C en été ! Toutefois, une chose importante est sûre : dès cette époque, il y a eu beaucoup de voyages et d’échanges, entre les peuples d'Asie centrale et orientale, des éléments trop souvent ignorés par "notre" histoire en Occident.
Les siècles suivants sont quelque peu chaotiques sur ces territoires, avec des successions de guerres sempiternelles entre les différents peuples et, au sein de ces peuples, entre les différentes tribus elles-mêmes. Certaines parviennent régulièrement à dominer de grandes étendues, mais sur des périodes trop courtes pour laisser des traces réelles de leur pouvoir. En dehors des terribles Huns, les dynasties chinoises qui se suivent parviennent à se protéger de ces peuples du nord. Le nom "mongol" apparaît quant à lui dans des textes chinois du VIIe siècle, alors que le territoire mongol était sous le contrôle d’un population turcophone, les Ouïgours. Pour voir une réelle union des tribus et le retour d’une attaque contre le territoire chinois, il faudra attendre le destin exceptionnel de Temudjin, le conquérant du plus grand Empire qui fut. Temudjin est également connu sous le nom de Gengis Khan...