16 novembre 2007
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Pour cette troisième et dernière série de photos issues de notre journée à Pingyao le week-end dernier, je vous propose quelques photos en noir et blanc des habitants de Pingyao. Lorsque j'étais sur mon vélo à déambuler au hasard dans les ruelles de Pingyao, j'essayais d'imaginer quelle pouvait être la vie de tous ces gens. Leur situation est en réalité assez paradoxale : ils vivent dans une ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO qui reçoit régulièrement des touristes occidentaux plutôt aisés, mais dans le même temps, ils semblent encore déconnectés du monde actuel. Le cadre particulier de Pingyao renforce ce sentiment d'anachronie. Nous étions un peu dans la peau de visiteurs du futur, perdus dans un dédale de ruelles souvent délabrées et à l'équipement archaïque. Pourtant, à quelques centaines de mètres à peine se trouvent les rues commerçantes et les hôtels au confort intérieur bien supérieur à la moyenne chinoise. Bref, je ne savais pas trop où j'avais atteri, mais je me sentais ailleurs tout simplement !
Penchons-nous donc, avec un peu de dérision, sur ce que peut être la vie d'un habitant de Pingyao en 2007...
Penchons-nous donc, avec un peu de dérision, sur ce que peut être la vie d'un habitant de Pingyao en 2007...
Tout d'abord, il naît. Il n'a pas la chance de voir le jour dans une famille de riches Pékinois modernes, mais son sort aurait pu être pire : Pingyao est une très jolie petite ville. Et il est déjà prêt à affronter les rigueurs de l'hiver ! (Photo Mireille)
Comme tous ses "camarades" de classe, notre jeune enfant de Pingyao va à l'école. A l'heure de la récréation, rien ne vaut l'universel "saute-mouton" pour se réchauffer les jambes !
Puis, après l'école, il faut marquer son territoire face au laowai qui cherche à nous prendre en photo. Mais curieusement, lorsqu'on luipose les questions que notre professeur nous a enseignées en Anglais, l'étranger répond en Chinois (ou essaye de le faire ;-)).
Puis notre jeune ami grandit, et il est temps pour lui d'avoir son propre vélo, pour emmener ses copines sur le porte-bagages arrière. On devient un homme, un vrai... La classe ! (Photo Mireille)
Mais les parades à vélo et les jeux entre amis laissent bientôt la place aux prblèmes des hommes. Il faut travailler, pour gagner de l'argent, pour survivre. Pingyao n'est pas une grande ville, et s'il y a bien un ou deux très bons élèves de la classe de notre jeune homme qui ont réussi à partir à l'université, il faut, comme tout le monde, aider la Chine à se développer. Ce sera donc le bâtiment... (Photo Anne-Sophie)
Mais les parades à vélo et les jeux entre amis laissent bientôt la place aux prblèmes des hommes. Il faut travailler, pour gagner de l'argent, pour survivre. Pingyao n'est pas une grande ville, et s'il y a bien un ou deux très bons élèves de la classe de notre jeune homme qui ont réussi à partir à l'université, il faut, comme tout le monde, aider la Chine à se développer. Ce sera donc le bâtiment... (Photo Anne-Sophie)
Madame, en revanche, vendra des mian dans la rue. Une bonne cuisinière a besoin de bons outils de cuisson : ici, elle se contentera d'un feu de charbon dans un rondin de bois, alimenté par une pédale de vélo actionnée par la force des bras !
Heureusement, pour oublier le quotidien (et le froid !), on se retrouve entre hommes pour refaire le monde autour de quelques bières et d'un bon jeu de cartes ! (Photo Mireille)
Et pendant ce temps-là, Madame attend sur le seuil de la maison... les mian du soir (enfin vers 5h, on est en Chine...) doivent bientôt être prêtes. Oui, la maison ne paye pas de mine à première vue, mais à partir de la mi-novembre, nous avons le chauffage ! (Photo Anne-Sophie)
Quelques années plus tard, à l'approche des derniers hivers, on se remémore les bonnes choses de ce monde. Madame attend toujours sagement sur le seuil... (Photo Mireille)
...pendant que Monsieur passe le relais aux petits-enfants. Ah la vie, quelle aventure !
Espérons que les nouvelles générations de Pingyao auront les moyens d'en profiter !
J'aime beaucoup cette dernière photo. Nous passions à vélo sur la droite de la rue, pour regagner le carrefour central depuis le temple taoïste au nord-est de la ville. Et j'ai eu comme un flash en voyant ces deux petits enfants : il me fallait cette photo ! Les piles de mon appareil ne me laisseraient que le temps d'en faire une seule. Pas de voitures en face, je cadre, j'appuie... et hop, ça a marché ! Comme Pingyao, cette photo est hors du temps : les bâtiments sont dégradés, le vélo est usé, les lanternes ont déjà connu bien des hivers. Quelqu'un aurait très bien pu prendre la photo il y a cinquante ans ! Puis il y a ces deux petits enfants, qui comme vous l'avez vu ci-dessus, se préparent à des lendemains plus ou moins joyeux... et toujours plus froids, au moins jusqu'à ce que les températures remontent vers le mois de février !